Second attentat en Turquie en l’espace de quatre mois

Aux alentours de midi aujourd’hui, la police turque a arrêté une femme semblant être en lien avec l’attentat meurtrier du 12 janvier. Perpétré par un kamikaze syrien dans le quartier touristique de Sultanahmet de la ville d’Istanbul en Turquie, cet attentat a entraîné la mort de dix ressortissants allemands et blessé onze étrangers ; neuf allemands, un norvégien et un péruvien. Le ministre de l’intérieur allemand Thomas de Maizière a déclaré que pour le moment, aucune indication ne prouvait que les Allemands étaient particulièrement visés. Le secteur touristique turc semble être la cible de cet attentat. A 10h18 (heure locale), une explosion retentit dans le quartier historique de Sultanahmet, à une centaine de mètres de la Mosquée bleue. L’onde de choc a été ressentie à des kilomètres à la ronde.

Moins d’une heure après les attentats, le gouvernement turc a interdit toute diffusion d’informations et d’images concernant les événements, « au nom de la sécurité nationale ». La piste terroriste a rapidement été évoquée par les autorités turques, soupçonnant le groupe Etat Islamique (EI) d’être l’auteur de cette attaque. Six heures plus tard l’hypothèse est confirmée ; Ahmet Davutoğlu annonce que le kamikaze d’origine syrienne appartenait bien à Daech. C’est le second attentat suicide organisé par l’Etat Islamique en Turquie en moins de quatre mois. En effet, le 10 octobre dernier deux djihadistes faisant partie d’une cellule turque de l’EI se sont fait exploser devant la gare d’Ankara, capitale du pays. Cet acte qualifié « d’odieux attentat terroriste » par François Hollande, a fait 102 morts et blessé 500 personnes. C’est l’attentat le plus meurtrier jamais perpétré sur le sol turc.

Cet événement a touché la communauté internationale ; Ban Ki-Moon secrétaire général des Nations Unies a qualifié, au sein d’un communiqué, cet attentat de « crime méprisable » et qu’il souhaitait que « les responsables de cette attaque soient traduits en justice rapidement ». Le gouvernement français a lui mis en place deux cellules de crise au quai d’Orsay dès 13h ; une à Paris et l’autre au consulat français à Istanbul. Le même jour, Manuel Valls a également déclaré à la fin d’une réunion socialiste à l’Assemblée Nationale, que « tous les pays attaqués par le terrorisme doivent être solidaires. »

Basma Boujid

Julia Lazarus

Sarah Ben Ammar

Vers une nouvelle guerre en Corée

Le 6 janvier dernier, pour la première fois le gouvernement de Pyongyang a affirmé avoir réussi son premier essai de la bombe à hydrogène. Ce n’est cependant pas la première fois que la Corée du Nord lance des bombes nucléaires. En effet, il s’agit de la quatrième fois depuis 2006, mais c’est bien la première fois que la fission est générée par “les seuls uranium et plutonium”. Déjà avec les précédents essais, des sanctions internationales avaient été prises telles qu’en octobre 2006 où le Conseil de Sécurité de l’ONU ordonna à la Corée du Nord de détruire son arsenal nucléaire suite au premier essai, un an plus tard elle accepte de détruire ses installations nucléaires mais malgré un rappel à l’ordre, le pays a continué ses essais, on peut donc en déduire qu’elle n’est pas fidèle à ses engagements.

Certaines délégations comme les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud condamnent ces actes mais émettent un doute concernant l’objet nucléaire. Par ailleurs, le premier ministre japonais, Shinzo Abe, a évalué ces essais comme étant un “grave défi porté aux efforts mondiaux de non-prolifération nucléaire et une sérieuse menace contre le Japon”. A l’instar de Séoul, le gouvernement a affirmé qu’il répondrait fermement à la démarche nord-coréenne.

Dans un but de prévention et de punition, le Conseil de Sécurité s’est réuni ce même jour pour évoquer les sanctions à l’encontre de la Corée du Nord. Les 15 pays membres de ce conseil ont à l’unanimité décidé de «commencer à travailler immédiatement sur de telles mesures» qui seront contenues «dans une nouvelle résolution du Conseil de sécurité». Même la Chine, allié de la Corée du Nord depuis 1950, l’a adoptée.

A l’heure actuelle le Conseil de Sécurité n’a pas donné de plus amples informations concernant la nature des mesures prises.

Les relations internationales restent donc pour le moins tendues, et le verdict du Conseil de Sécurité n’arrangera rien.

Parmi celles-ci , les deux voisins Coréens, entretiennent des relations conflictuelles depuis la fin de la seconde guerre mondiale. En effet, les deux “provinces” ont eu des régimes politiques bien différents après la séparation en 1945 de la Corée en 2 parties au niveau de la 38e parallèle: le Nord soutenu par l’URSS et son régime communiste et le Sud par les États-Unis. Même après la guerre de Corée de 1950, les deux “ennemis” sont restés en froid. C’est ainsi que le 13 janvier nous apprenons que la Corée du Sud aurait effectué des tirs de “sommation” à l’encontre d’un drone venant du Nord, de quoi envenimer la nature de leurs rapports déjà si complexes. La Corée du Sud avait d’ailleurs fortement réagis suite aux essais nucléaires de sa rivale, en rappelons le, condamnant fortement de tels actes et en diffusant à la 38e frontière des deux états, des messages de propagandes anti nord-coréen. Le gouvernement de King Jong Un, a répondu en conséquence ce matin, jeudi 14 janvier, par l’envoi de milliers de tracts à destination du Sud de la 38e parallèle. Les relations entre les deux voisins sont loin de s’améliorer et les résultats internationaux qu’elles pourraient engendrer ne seraient pas sans conséquences.

En prenant en compte le passé, il est nécessaire de gérer le présent afin de mieux prévoir le futur, une nouvelle guerre de Corée est-elle inévitable? Les décisions qui seront prises dans les prochains temps seront décisives pour l’avenir du Monde.

Nina Bethenod
Alexandre Bedo

La Crise de Réfugiés et la Rhétorique

Ce matin, un orateur du Comité International catholique de la migration dans la salle de conférence UNHCR a présenté un point intéressant au sujet de l’ambigüité de la langue utilisée pour faire référence à des éléments de la crise de réfugiés et particulièrement, l’importance de distinguer les faits de la rhétorique. L’amalgame fréquent entre la crise des refugiés et les syriens qualifiés de « migrants », ou pire, d’ « immigrants illégaux» m’a souvent exaspéré. Cette définition est primordiale. L’intervenant a constaté que l’assemblée générale des Nations-Unies avait été très claire sur le fait que les termes à utiliser pour faire référence à ce peuple désespéré devaient être des immigrants « en situation irrégulière » , et non pas « illégaux » , ainsi que des « refugiés » et  des « demandeurs d’asile ».  La Convention du 28 juillet 1951 concernant la protection des réfugiés ne peut pas mise en place ou avoir une quelconque efficacité si le langage utilisé ne fait pas référence directement au « refugiés ». L’usage libre et facile du mot « migrant » dans ce cas entraîne, de manière dangereuse,  l’utilisation de polémique et rhétorique, langage qui n’a aucun effet positif sur l’unification de la communauté internationale ou qui n’inspire aucune sorte de réaction solidaire face à la crise : au contraire, celui-ci est bien utile aux politiques, à la xénophobie et à la discrimination. Le fait de distinguer les mots utilisés quand nous faisons référence aux êtres-humains dans des situations horrifiantes, est bien plus insidieux et bien plus important que beaucoup ont conscience. Nous ne « devrions » pas aider, nous « devrons » aider.

Grace Caroll

Le plafond de l’UNité

Bleu, rouge, orange, jaune, autant de nuances que l’esprit peut en imaginer.

C’est ici, dans la salle des Droits de l’Homme et de l’Alliance des Civilisations que cet imposant plafond inspire ceux qui se réunissent périodiquement pour débattre, partager, changer ce monde. Nous sommes là, assis, stressés, surpris, à l’aise pour certains, un peu moins pour d’autres, et tour à tour, nous posons nos yeux intrigués sur cette œuvre d’art suspendue au dessus de nos têtes et enfin nous réalisons. Nous sommes là, à FerMun, certains viennent de loin, d’autres habitent tout près d’ici, mais chacun pose émerveillé, ses yeux fatigués qui depuis tôt ce matin luttent pour ne pas se refermer. Ce plafond nous trouble et en attendant que la cérémonie commence et entre deux accolades et présentations, nous nous perdons entre les rainures sinueuses de ce tableau en relief, exposé entre ciel et terre. C’est là que nous nous trouvons en vérité. Entre une terre, fracassée et malmenée, et un ciel, qui fait rêver les plus distraits d’entre nous.

C’est ici que nous pouvons espérer faire la différence, dans cet endroit qui nous réunit tous, français, grecs, hongrois, anglais, italiens, espagnols, ivoiriens, américains, ukrainiens, marocains, kenyans, néerlandais, suisses, allemands, turcs, égyptiens entre une terre en souffrance et un ciel, symbole d’un idéal inaccessible de paix et de calme. Puis nous plissons nos yeux encore pour mieux sonder les détails dont regorge cette toile géante. Des creux, des bosses, des éclaboussures, des taches, des stalactites irrégulières. L’artiste, Miquel Barceló a su, en superposant un nombre incalculable de couches de peinture, en créant un maillage assez résistant pour retenir dans les aires cette massive voûte de plus de 30 tonnes, mouvoir en nous, un sentiment étrange de communion avec cette « nature » aux allures sauvages qui a nécessité plus d’une vingtaine d’assistants pour enfin voir le jour en novembre 2008. Il est difficile de savoir si nous nous trouvons assis sous une mer colorée ou sous une montagne bizarre, mais tout ce que nous pouvons assurer avec fermeté, c’est que cette immense plafond de 1,500m² anime en nous un fort sentiment de mouvement perpétuel et de calme bruyant qui nous a pour la plupart touché.

Nous sommes comme ce plafond, disparates et pourtant unis, de continents différents, semblables à ces couleurs qui s’entremêlent pour au final fonder une toile harmonieuse, nous sommes comme ces courbes et piques, nous n’abordons pas le monde de la même façons, et nos points de vues peuvent parfois différer ; mais nous nous retrouvons tous unis dans la même lutte : celle de faire de cette terre un « every mans land » un endroit où nos homologues et nous même pouvons espérer vivre en paix et concorde. On annonce dans les micros qu’il faut reprendre nos places, alors rapidement, nous nous frayons un passage dans les allées, puis nous attendons que tout commence. Nous applaudissons K. Bartsch, écoutons les divers orateurs, et quand nous entendons parler de « l’égoïsme destructeur » dont nos nations font souvent preuve, nous somme ému d’apprendre que c’est en nous, jeunes, que le monde fait ici confiance pour sortir des lignes et faire entendre nos voix. Un orateur parle de nous comme d’ « esprits éclairés et capables » nous somme touchés et en levant nos yeux, quelque peu gênés, nous reposons encore une fois nos yeux sur ce plafond et ces mots là prennent alors du sens.

Les discours s’enchainent, Nour, cette élève de Casablanca se lève comme un ange dans sa robe blanche, pour nous interpréter un morceau de Debussy, nous nous laissons bercer, et nos yeux, vagabondant encore se posent une dernière fois sur ce mystérieux plafond dont nous ne connaissons maintenant que les couleurs et reliefs et qui pourtant semble nous parler, dans une langue que nous peinons à maitriser, et dont l’apprentissage nous passionne : la langue d’un monde plus uni, celle que nous tenterons de parler durant toute cette conférence. Puis les deux enfants de classe CM1, nous parlent, tout tremblants de cette cause qui nous rassemble, « qui n’a pas de frontières ». Ils nous rappelle une fois encore, que « demain, si rien ne change, nous serons tous touchés » par le dérèglement de notre monde. Ils parlent d’eux même comme de « futurs citoyens » et quand nous les applaudissons pour leur belle vidéo « Monsieur tout le monde », nous avons simplement envie de leur dire qu’il sont déjà citoyens, et que leurs voix qui résonnent encore dans nos oreilles, « Monsieur, j’ai mal au monde […] que faisons nous de la planète bleue ? » nous ont touchées.

Le témoignage de Claude Zerez nous a émus. Son amour et sa reconnaissance, sa douleur, sa voie ferme et grave, ses mots durs, mais vrais, des mots que nous avions besoin d’entendre nous ont encore une fois troublés. Il a foi en Dieu, en nous, et si il nous a parlés aujourd’hui, c’est pour nous alarmer, nous parler d’un monde qui existe et que nous ignorons. Nous sommes nés ici, et lui là bas, et c’est peut être ça qui nous a ébranlés. Aujourd’hui « il témoigne pour ouvrir le yeux du monde », nous partage un message d’amour et de paix, nous appelle au pardon, nous incite à la tolérance et nous demande de mettre un terme à cette « sale guerre ».

Les discours s’enchaînent encore, et une fois chacun levé et prêt à partir pour l’aventure que FerMun nous offre cette semaine, les mots de Kennedy, élève Kenyan, reviennent en nos esprits : « en tant qu’êtres humains nous nous devons d’avoir de grandes ambitions ». Bleu, rouge, orange, jaune, autant de nuances que l’esprit peut en imaginer . C’est ici, dans la salle des droits de l’homme et de l’alliance des civilisations que cet imposant plafond inspire ceux qui se réunissent périodiquement pour débattre, partager, changer ce monde, ces gens là sont ambitieux, inspirés, passionnés, conscient. Ces gens là, c’est nous. Alors avec nos différences, nos points de vues, nos espoirs et engagements, soyons ensemble acteurs du changement.

Emma Sordes

Les femmes de Daech

« Si dix combattants de Daech violent une femme, elle deviendra musulmane ». Voilà ce que proclame Abou Bakr al-Baghdadi, chef de l’Etat Islamique. Il incite ainsi ses combattants à maintes violences envers les femmes «au nom de la religion».
En effet, les diverses agressions faites aux femmes en temps de guerre et en particulier au sein de l’Etat islamique ne sont pas minimes. Les interdits sont majoritaires et les droits inexistants. Communiquer, sedéplacer, s’exprimer, toutes ces choses qui nous paraissent naturelles sont leur sont prohibées. Les femmes de Daesh vivent dans la peur, sous les menaces armées ainsi que le harcèlement physique, mais surtout moral, perpétuel.
Le recrutement des femmes, souvent jeunes et influençables, se fait majoritairement sur internet, via les réseaux sociaux, où elles sont manipulées et trompées par des malfaiteurs experts en la matière. D’abord convaincues par les idéologies de ces derniers et par le rejet de l’Occident, elles entretiennent une forte motivation. Puis, elles prennent conscience de l’envers du décor macabre et injuste dans lequel elles sont. Contraintes et forcées, elles se retrouvent prisonnière de l’engrenage infernal qui leur est imposé jusqu’à leur mort, notamment par ceinture explosive lors d’attentats éventuellement programmés par leur mari. En effet, aux yeux de ces hommes, une femme à plus de valeur morte en «martyre» que vivante, leur rôle se limitant à la procréation afin de perpétuer l’avenir du califat ou encore à la propagande dans le but d’attirer de nouvelles adeptes.
La fin de ce cauchemar semble ainsi inatteignable pour ces femmes épuisées, meurtries et déshumanisée face au spectacle horrifiant auquel elles sont confrontées.

Noure Nahas

« Que fait l’ONU? »

Regardez la rediffusion de la très bonne émission C dans l’air de la chaîne France 5 diffusée le 11 novembre 2015. « Que fait l’ONU? »  Disponible en français uniquement.

Lien ici

Eldorado

“Il monta à bord de la frégate, […] conscient qu’un combat allait se jouer et que les hommes, sur le dos bombé de la mer, ne sont rien”

(Eldorado, Laurent Gaudé, Babel, page 71)

Quelle est la figure enfouie sous ce “il” ? Est-ce Salvatore Piracci, commandant d’un navire de guerre italien dont la mission est de garder la citadelle Europe contre les assauts répétés de la mer ? Ou bien est-ce Soleiman, partant à l’assaut de la forteresse européenne dans un frêle esquif, emportant avec lui des images de sa vie passée, emportant avec lui son inaltérable espoir d’une vie meilleure, loin de la pauvreté et des terreurs de son pays natal ?

Rien ne présage un tel départ. Salvatore déambule dans un marché italien. Gestes quotidiens sempiternellement répétés, la vente du poisson, l’achat d’une espèce préférée à une autre, les discussions banales… Mots et phrases jetés à la criée, qui acquièrent peu à peu une importance symbolique. (“Alors commandant, on s’est fait caresser par un fantôme ?”, page 11) Puis, une figure vient troubler l’esprit du militaire, une figure familière. Figure majeure dans le livre, qui permet de semer le doute dans l’esprit fonctionnel de notre commandant. Ce doute, qui le poursuivra dans le livre, sera également le point de départ d’un tout autre voyage…

De l’autre côté de la mer, Soleiman boit son dernier café, dans le dernier bistrot qu’il côtoira sur son continent natal. Il échange ses derniers regards, ses derniers soupirs, ses derniers mots aussi avec son frère Jamal. Puis, une course folle en voiture, une panne d’essence qui clôt le sentiment de liberté, et il faut se mettre en route. Traverser la frontière vers la Libye et (peut-être, ce n’est pas aussi simple que cela) embarquer sur l’embarcation de fortune, avec des compagnons de route inconnus mais qui partagent le même Destin et les mêmes rêves.

Organisé sous forme de très courtes scènes regroupées en sept chapitres, de sept actes, le livre permet au lecteur de graviter autour de lieux symboliques : la Catane, Lampedusa, Ghardaïa, Al-Zuwarah. Lieux décrits avec une force vive, qui ébauche chaque paysage, l’ombre d’un arbre sur les côtes africaines, le bruit des vagues s’échouant sur le rivage italien, les tribulations des voyageurs sur les gouffres amers.

On retrouve les thèmes privilégiés de l’auteur, déjà abordés dans ses romans et pièces de théâtre. Souvenons-nous du thème de l’exil particulièrement présent dans Le Soleil des Scorta. (Babel, pages 92-93 et suivantes) On pourrait également risquer un parallèle historique entre les voyages transatlantiques du XIX-XXème siècle et les voyages transméditérranéens de ce début de XXIème siècle. Parallèle que pourrait confirmer le poème d’Emma Lazarus (1849-1887), inscrit sur les pierres du piédestal de la statue de la Liberté.

“[…] Give me your tired, your poor,

Your huddled masses yearning to breathe free,

The wretched refuse of your teeming shore.

Send these, the homeless, tempest-tost to me,

I lift my lamp beside the golden door!”

L’Europe sera-t-elle, elle aussi, capable de lever sa lampe par-delà la porte d’or ?

Mais souvenons-nous également de l’omniprésence de la mort présentée dans Le Tigre Bleu de l’Euphrate (Babel, pages 138-139), thème repris dans le livre.

Lire un tel livre dans le contexte actuel se révèle particulièrement riche d’enseignements, tant l’effet de réel est fort, tant les figures présentées sont humaines. On y apprend aussi le quotidien des hommes de la mer, ceux qui y naviguent dans la sûreté pour aller sauver – le mot n’est pas trop fort – les barques surchargées, les navires croulant sous le poids de l’espoir des réfugiés.

Destins croisés de personnages évoluant dans une grande fresque méditerranéenne, Eldorado fait partie des livres dont l’intrigue et le style sont remarquables, et que l’on referme – non sans une certaine peine – en pensant que “c’est ici le combat du jour et de la nuit…”

EldoradoJournaliste : Pierre SIBUT-BOURDE

L’appel de Ferney

[:fr]COP21Applaudissements, remerciements et enthousiasme ont été les mots d’ordre de la conférence du 3 Juin 2015, à l’ONU. Les élèves à l’origine du projet COP 21, accompagnés d’autres membres de l’association MUN, se sont donnés rendez-vous avec les diplomates désireux de connaître l’implication des jeunes dans des projets d’envergure.

Monsieur Dusik, directeur régional du programme des Nations Unies pour l’environnement, accompagné de M. Niemtchinow, représentant permanent français auprès des Nations Unies à Genève, étaient présents à l’appel du lycée de Ferney-Voltaire. Le reste de la tribune était occupé par des élèves et l’enseignant M. Kastler, qui a encadré le projet. La présidence était tenue par Edouard Labarthe, entouré d’ Omar Boutallaka, Kelly Laugier et Sacha Krajcik, trois élèves moteurs du projet. Kilian Bartsch, secrétaire général de la conférence de FerMUN 2016 et son adjointe Sara Luzzatto étaient également assis aux côtés de la présidence, afin de représenter l’investissement général de l’association. M. Ramet, conseiller environnement à la mission de France, à l’origine de notre participation au projet, était malheureusement absent pour la cérémonie.

L’objectif principal de l’association Model of United Nations (MUN) est d’impliquer les jeunes dans le monde actuel, et qu’ils prennent part à certaines actions qui détermineront éventuellement notre avenir. Kilian a rappelé, dans un discours éloquent, ces principes de bases de MUN, en alternant de manière habile entre l’anglais et le français, afin de souligner l’importance de la manipulation des deux langues de base de notre organisation. M. Dusik et M. Niemtchinow, impressionnés par le discours, nous ont remerciés chaleureusement pour notre motivation « hors du commun ».

Monsieur Kastler, qui a mené le projet à bout, a cité “l’école ouverte” de Jean Zay, ancien Ministre de l’Education Nationale récemment inhumé au Panthéon, pour faire le lien avec notre association et l’ouverture d’esprit qu’elle apporte à ses membres. Il finit son discours en expliquant que MUN nous fait travailler la forme en non pas le fond, car les idées, bien qu’elles soient simples, ont toujours été présentes.

La secrétaire générale adjointe de FerMUN, Sara Luzzatto, a précisé, dans la continuité de l’intervention de M. Kastler, que les élèves avaient été d’autant plus motivés à bâtir le projet que les thèmes étaient en accord avec la conférence FerMUN 2014, durant laquelle les délégués avaient cherché des solutions sur le thème de l’environnement. La vidéo donnant un avant-goût du contenu de l’appel écrit, réalisée et présentée par Sacha Krajcik, s’est révélée être particulièrement touchante. Sous les caméras, des acteurs du projet COP 21 récitent des vers qui décrivent la situation actuelle de notre planète, dans le but de déclencher une prise de conscience tout en suscitant un certain optimisme chez les spectateurs. Cette vidéo était ainsi comme un « appel » verbal et direct, à prendre en compte avant de se pencher sur le projet rédigé.

Omar Boutallaka et Kelly Laugier ont souhaité souligner que FerMUN 2016 s’engage encore plus dans le développement durable, en y consacrant deux de ses comités pour la conférence. Les élèves se sont également montrés particulièrement concernés par tous ces projets en raison de l’influence de notre patriarche, le célèbre Voltaire, rappelant le conseil du philosophe dans son conte Candide : « Cultivez votre jardin ». Ainsi, le Lycée International de Ferney-Voltaire possède un potager : les lycéens, au-delà des membres de l’association, ont bien compris les enjeux des prochaines années.

La présentation du projet s’est close par un temps de questions-réponses, occasion pour certains invités d’en savoir plus sur le projet. M. Dusik s’est ainsi préoccupé de savoir quels étaient, pour les jeunes, les sujets les plus importants à aborder, et Omar a répondu que toutes les perspectives étaient importantes, ajoutant que selon lui, le défi de la transition énergétique était un passage obligatoire pour  créer l’écologie de demain . Le représentant de la francophonie a souhaité en savoir plus sur l’accueil et l’intégration des élèves non francophones à la conférence : une occasion pour le secrétaire général de rappeler le travail intense des interprètes qui font l’originalité de FerMUN, et de la dimension internationale du lycée. Une démarche félicitée par l’ambassadeur.

La cérémonie s’est terminée sur une série de photos des élèves impliqués dans le projet COP 21 remettant le manuscrit à M.Nicolas Niemtchinow, et d’un tableau de groupe pour marquer cette rencontre pleine d’espoir pour le futur. Ainsi, les photographes et journalistes de l’équipe de presse de FerMUN ont pu immortaliser l’évènement, comme ils l’ont fait pendant toute la conférence, restant actifs, de la même manière que les interprètes étaient dans leurs box, permettant  de cette façon une communication certaine entre toutes les personnes présentes.

Retrouvez le texte complet du projet en cliquant sur ce lien et la vidéo sur ce lien.

Journalistes : Victoire Saugnac et Lucas Laurent.