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À la découverte d’un acteur essentiel de l’écosystème MUN : plongeons-nous dans le rôle de présidents de comités 

Le modèle de simulation des Nations Unies de Ferney-Voltaire (FerMUN) est un écosystème vaste et riche, où chaque rôle est unique et contribue à l’expérience diplomatique de différentes manières. L’un des rôles les plus complexes que peuvent endosser les jeunes étudiants est celui de président de comité. Dans cet article, nous allons découvrir tout ce qu’il y a à savoir sur ce poste fascinant, à travers les yeux des présidents de FerMUN 2025 !

L’objectif de FerMUN est de rassembler de jeunes étudiants du monde entier pour participer à des simulations diplomatiques qui ressemblent le plus possible à celles des Nations Unies. Toutes les conférences des Nations Unies sont structurées en plusieurs assemblées ou comités présidés par une ou plusieurs personnes, généralement appelées “présidents”. Au cœur des débats, ces derniers assument des responsabilités considérables qui déterminent leur issue, et celle de la conférence dans son ensemble.

« Selon moi, un président de comité est impliqué à la fois dans le débat mais aussi dans l’organisation. En effet, celui-ci se doit de bien gérer le débat : la prise de parole, les points et motions, le lobbying, les amendements, etc… Toutefois il doit aussi s’investir dans l’organisation de la conférence, en rédigeant un rapport de recherche lié à la problématique qui sera débattu plus tard par les délégués.» – Rayan, président de comité en terminale 

Bien avant le début des débats, les présidents commencent à travailler dur en préparant les problématiques qui seront débattues. Ils effectuent des recherches méticuleuses sur le sujet qui leur a été assigné et formulent deux questions sur lesquelles les délégués débattront. Une fois les questions formulées, chaque président consolide ses recherches et les connaissances acquises en rédigeant un rapport de recherche approfondi. Ce rapport est une ressource essentielle utilisée par les délégués pour comprendre la question et commencer à élaborer la position de leur délégation pour le débat. C’est une étape indispensable dans la préparation de la conférence, la base sur laquelle les débats sont construits. 

« Les présidents sont là pour veiller à ce que le débat progresse dans un environnement respectueux afin que l’échange entre les délégués soit le plus fructueux possible. » -Mina, une présidente de comité en terminale

Une fois la conférence commencée, les présidents assument une difficile et nouvelle responsabilité : gérer des dizaines de délégués ainsi que les admins, les traducteurs et les interprètes de leur comité pendant trois jours. Les présidents doivent garder l’œil sur l’horloge pour s’assurer qu’il y aura assez de temps pour faire des jeux de icebreaker , assurer une phase de lobbying, déposer des amendements, prononcer des discours et tout le reste. La gestion du temps n’est pas leur seule responsabilité : ils doivent aider leurs délégués à trouver des solutions innovantes et intéressantes au problème posé, tout en collaborant avec les autres délégués et en menant des débats constructifs en cas de divergences. 

«Certes, maintenir l’ordre est une des priorités du président, mais celui-ci se doit également de rester bienveillant envers ces camarades quel que soit leur rôle et les rassurer en cas de besoin. Celui-ci se doit également d’être digne de confiance et de communiquer le moindre problème aux directeurs MUN. Une bonne équipe est fondée par des lien solides de bienveillance et de confiance. » -Rania, présidente de comité de la première

Tous les bons présidents s’accorderont à dire qu’une attitude amicale et polie est essentielle à la réussite de la conférence. En effet, un président de comité doit s’assurer d’être amical et sociable avec ses délégués, ses coprésidents, ses admins, ses traducteurs et interprètes, ainsi qu’avec les autres membres du conseil des élèves et les directeurs de FerMUN. En établissant des liens et des relations positives avec chacun, les présidents veillent à ce que la conférence se déroule sans heurts dans un environnement calme, où chacun peut tirer le meilleur parti d’une conférence réussie !

Marta Prokopchuk

Le Conseil des élèves enfin dévoilé !

Alors que le rideau tombe sur l’inoubliable conférence FerMUN 2024, les plus gravement atteints du virus MUN ne peuvent s’empêcher de penser à FerMUN 2025. Alors que l’on se remémore les débats passionnants, les échanges inspirants et la coopération triomphante observée pendant FerMUN 2024, on se demande si la prochaine conférence sera encore meilleure que la précédente. Cette grande responsabilité est prise par nos formidables directeurs MUN, qui sont aussi responsables de la sélection des élèves de l’équipe exécutive spéciale: le conseil des élèves (ou board). Alors levons le voile sur cette équipe, et détaillons ses rôles dans cet article !

Les conférences MUN sont, évidemment, le produit de plusieurs mois de travail acharné et de dévouement, orchestrés par les élèves, les directeurs et le conseil des élèves. Les directeurs (Mme Baudry, M. Launay, Mme Zory, M. Konieczny et M. Robson) sont les moteurs qui font avancer la machine FerMUN : ils sont les organisateurs, les guides et les mentors des jeunes diplomates de FerMUN. Ils sont aussi décisionnaires de la composition du conseil, une équipe d’élèves qui met en œuvre l’organisation et la planification décidées par les directeurs FerMUN. Cette équipe est assemblée au printemps, alors que la préparation et l’entraînement pour FerMUN débutent.

Sans plus attendre, allons à la rencontre du conseil des élèves !

Secrétaire générale : Adrienne HUSNY

Je suis allemande, autrichienne et néerlandaise et j’ai déménagé en France en 2020 après avoir vécu à Munich pendant 10 ans. J’adore lire, danser, faire du crochet, ainsi que passer du temps avec ma famille et mes amis! En tant que Secrétaire générale cette année, mon objectif est de réunir des personnes du monde entier et d’en apprendre plus au sujet de leurs cultures, traditions, pays et histoires, de façon à comprendre leurs points de vue, me faire de nouveaux amis et, en général, tirer la meilleure expérience de cette conférence.

Secrétaire générale adjointe, responsable des délégués: Waliya SAID ABASSE

Bonjour, je suis Waliya Said Abasse, lycéenne au lycée de Ferney-Voltaire, sur le site de Saint-Genis-Pouilly. Je suis de nationalité comorienne et française. J’aime lire, découvrir de nouvelles langues et pratiquer le taekwondo. Cette année, je suis Secrétaire générale adjointe des délégués. Mon objectif est de les préparer au mieux afin qu’ils puissent tirer le meilleur parti de leurs idées exceptionnelles !

Secrétaire générale adjointe, responsable des présidents de comité : Jasmine BENLECHHAB

Je suis française, allemande, marocaine et j’ai toujours vécu à Gex. Durant mon temps libre, je fais beaucoup de sport, notamment du VTT et du ski de fond. Pour FerMUN 2025, je suis en charge de la formation des présidents de comité. Ma priorité est qu’ils soient le plus à l’aise possible et que tout le monde passe une année épanouissante !

Responsables des admins et des fonds de solidarité: Julie CARVAILLO et Noah PENGLOAN

Julie Carvaillo: Je suis dans la section nationale britannique de Ferney-Voltaire. J’habite dans le pays de Gex depuis environ dix ans. De même que j’adore MUN, j’aime aussi les films, même si l’on peut questionner mes préférences. En tant que responsable des admins, je suis impatiente de mettre en place une formidable équipe en vue de la conférence de FerMUN 2025, qui, bien qu’elle semble lointaine, s’approche pourtant à grand pas.

Noah Pengloan: Je suis français, mais je parle l’anglais et le français. J’ai beaucoup voyagé dans des pays francophones durant ma jeunesse (Belgique, Suisse et France). En dehors de l’école, j’adore lire, jouer aux jeux-vidéos, et me faire mal aux doigts en jouant de la guitare. Durant cette année au conseil des élèves, mon but est de revaloriser le rôle d’admin, et de développer le fonds de solidarité afin d’unir notre groupe MUN.

Responsable de la presse: Marta PROKOPCHUK

Je suis fièrement canadienne et ukrainienne, qui habite dans le Pays de Gex depuis mes 11 ans. J’aime la géopolitique, lire des bons livres (de préférence philosophiques) et jouer au volleyball. En tant que responsable de la presse cette année, ma mission est de capturer tous les moments inoubliables de la conférence FerMUN 2025, en les transformant en articles, vidéos et photos qui persisteront à travers le temps.

Responsable de la traduction: Marcos VALLÈS CORTÉS

Je m’appelle Marcos, et, comme vous l’avez peut-être deviné, je suis français et espagnol. J’ai aussi appris l’anglais après avoir beaucoup écouté, (et je veux dire beaucoup) de musique (c’est incroyable). J’aime lire et écrire depuis toujours, et j’imagine que c’est pour cela que je m’inscris dans la forme la plus littéraire du trilinguisme. Étant donné que je pratique les trois langues chaque jour, je veux vraiment qu’elles soient utilisées pour atteindre l’objectif le plus noble: trouver un consensus. Ceci est mon objectif principal en vue de FerMUN 2025: répandre le trilinguisme le plus possible.

Responsable de l’interprétation: Giulia DEL MAESTRO

Mon nom est Giulia, je suis italienne, et je parle trois langues (pour l’instant). Dans mon temps libre, j’écris de la poésie et des romans (incomplets). Mon objectif pour FerMUN 2025 est de perfectionner la formation pratique des interprètes, pour qu’ils puissent profiter pleinement de leur expérience MUN, tout en assurant une communication fluide entre les trois langues officielles. Je vise cette opportunité et cette liberté par-dessus tout.

Écrit par : Marta Prokopchuk

Traduit par: Marcos Valles Cortes

Dorothea Schmidt-Klau, experte pour ILO6, comité sur la solidarité.

Dorothea Schmidt-Klau, directrice de l’emploi, des marchés du travail et de la jeunesse à l’OIT est intervenue dans l’ILO 6, et s’est exprimée à propos des politiques de solidarité à adopter afin de réduire le chômage. 

Selon elle, parler du chômage c’est parler de créations d’emplois. Le plus important n’est pas la quantité d’emplois créés, mais la qualité de ceux-ci; on parle d’emploi décent. Il s’agit pour le travailleur de disposer d’un salaire suffisant et d’être en sécurité, tout en ayant la possibilité de s’exprimer sur les choix de l’entreprise.

Mme Schmidt-Klau ajoute avec certitude que la réduction de la pauvreté passe par la création d’emplois décents et que ceci est la seule stratégie durable pour sortir de la pauvreté. En effet, dans les pays où seuls certains jeunes reçoivent un haut niveau d’enseignement, le manque d’emplois crée de la frustration. C’est pourquoi investir uniquement dans l’éducation et non dans le nombre d’emplois présente un risque pour la société. Des institutions permettant de faire correspondre l’offre en nombre de travailleurs et la demande sont donc nécessaires. En Europe, le problème inverse se pose. En effet, à cause du problème démographique, il y a de moins en moins de jeunes et l’offre est donc inférieure à la demande. Les représentants politiques doivent donc prendre en compte la réalité, en s’appuyant sur la mondialisation, les changements climatiques et démographiques, afin de créer un cadre réaliste et favorable pour chaque Etat et citoyen.

Y a-t-il un risque pour les travailleurs d’être remplacés par des robots dans le futur ?

D’après Mme Schmidt-Klau, la décision de remplacer certains postes par des robots est une décision politique, dont l’OIT doit assurer le cadre, afin de garantir des conditions idéales de travail. En outre, la technologie crée plus d’emplois qu’elle n’en détruit, et crée des emplois avec de meilleures conditions.

Quelles solutions peuvent être mises en place afin d’éradiquer le travail forcé ?

Tout d’abord, Mme Schmidt-Klau rappelle qu’ “Il n’y a pas d’excuse pour le travail forcé, pas de justification” et que celui-ci va à l’encontre de tous les principes de l’ONU. La solution possible pourrait être d’éduquer les enfants, afin qu’ils aillent à l’école au lieu de travailler, plutôt que d’interdire le travail forcé. Des solutions tripartites, prenant en compte l’avis du gouvernement, des travailleurs, et des employeurs, peuvent être envisagées. Cependant, elles débouchent souvent sur des solutions non concluantes, les avis des parties étant trop différents. Les politiciens ont une vision plus “réaliste”, ils ont conscience que les politiques radicales ou idéalistes sont difficiles à mettre en place.

Comment pourrait-on rendre les pays africains plus attractifs, sur le plan de l’emploi ?

Paradoxalement, la fuite des cerveaux (les travailleurs partent vers des pays plus développés) peut être une solution en quelque sorte, permettant au pays de rayonner à l’international. On ne peut pas s’attendre à ce que les pays d’Afrique créent autant d’emplois que les pays développés.

En quoi être informé sur la situation du marché du travail peut aider à prendre des décisions politiques ?

C’est ici que les employés de l’OIT interviennent. Ils se rendent dans les pays où se posent le plus de problèmes et aident à trouver des solutions, même si cela peut être difficile. Ici, les technologies peuvent grandement aider, en évaluant les impacts positifs ou négatifs des décisions politiques sur les populations. Les employés de l’OIT négocient alors avec les dirigeants politiques, les travailleurs et les employés, et s’accordent avec eux sur des solutions adaptées à leur pays. Ces solutions sont ensuite discutées dans les différents pays afin de trouver le meilleur moyen de les adapter à la légalité de chaque Etat. 

Finalement, l’intervention de Mme Schmidt-Klau a été très enrichissante pour l’ensemble des élèves présents, et leur a permis d’approfondir leur réflexion sur leur problématique, et d’enrichir leurs résolutions.

Noa Compte, Loan Nicot

Janine Berg, experte pour ILO4, comité sur l’Innovation.

L’Organisation Internationale du Travail (OIT) possède de nombreux experts dans le domaine de l’emploi, parmi eux, la spécialiste Janine Berg. Économiste principale de l’OIT, elle se préoccupe depuis 2002 des marchés du travail inclusif, des relations au sein du monde professionnel et des conditions de travail dans différents secteurs d’activité. Ayant également travaillé 3 ans aux bureaux de l’OIT au Brésil en tant que spécialiste de l’emploi, elle est aussi, à côté de son rôle essentiel, l’auteure de plusieurs livres et de nombreux articles portant sur le marché du travail. 

Son domaine d’intérêt actuel se porte sur les transformations dans le monde du travail et plus précisément sur les plateformes de travail numérique et la gestion algorithmique. De ce fait, ses centres d’intérêt rejoignent directement ceux du comité sur l’innovation, avec lequel elle traitera des opportunités de l’intelligence artificielle pour les emplois à venir mais aussi pour l’amélioration des conditions de travail. 

L’experte s’est prêtée à l’expérience FerMUN, et a durant une heure réagi aux résolutions envisagées au sein de l’ILO 4. Mme Berg a commencé son discours sur les transformations digitales dans le monde du travail et les impacts de l’intelligence artificielle. Les nouvelles avancées technologiques ont toujours amené des appréhensions dès leur création, il semble donc habituel que l’intelligence artificielle suscite des inquiétudes. Selon elle, un des grands dangers pour la population à l’heure actuelle est la désinformation.

Elle affirme que les pays les moins développés en termes d’infrastructures et d’économie devraient davantage combler leurs manques plutôt que de tenter de se rattacher à la transition. Elle évoque un problème de taille : la place des femmes sur le marché du travail risque d’être affectée par l’arrivée des nouvelles technologies au sein des entreprises. 

Néanmoins, elle ajoute que l’intégration des technologies au sein d’entreprises peut avoir de forts bénéfices notamment sur la qualité du travail. Il est d’une importance capitale que la transition technologique ne soit pas imposée de manière à contrôler les employés mais qu’il y ait plutôt une possibilité de retour « feedback » de la part des employés envers leur employeur. Les intelligences artificielles pourraient apporter une grande aide aux côtés des travailleurs, notamment dans le domaine de la santé. Pour le secteur artistique, la spécialiste estime qu’il ne se fera pas remplacer tout de suite : les personnes privilégient encore les concerts pour écouter de la musique en direct alors que des technologies pour les remplacer existent déjà.

De nouveaux types de métiers verront également le jour dans un futur proche, ces derniers contribueront à la diminution du chômage dans certains pays et ainsi au bien-être des individus.

Tessa Dupenloup

Martin Oelz, expert pour notre comité ILO2

Ce deuxième jour de conférence, l’ILO 2 a eu le plaisir d’accueillir l’expert Martin Oelz. Ce comité s’intéresse à l’égalité et aux discriminations dans le monde du travail.

Martin Oelz, avocat dans le droit humain, est spécialiste de la non discrimination et de l’égalité à l’ Organisation Internationale du Travail (OIT). L’expert a d’abord exposé  en quoi il est en charge. En effet, le monde du travail subit différentes formes de discriminations dues à la couleur de peau, à la culture, à la religion, à la langue, à l’âge, au sexe…

 L’OIT examine les statistiques et les institutions afin de déterminer si ces dernières fonctionnent ou non. Aussi, elle choisit les programmes de travail en se basant sur les droits fondamentaux.

 L’OIT a pour mission de mener à bien des objectifs tels que la reconnaissance des langues indigènes, l’égalité des revenus entre les femmes et les hommes.

Selon Martin Oelz, travailler à l’OIT est un privilège. Grâce à cela, il apprend en permanence et a la possibilité de collaborer pour monter des projets. 

Intéressés, les délégués de l’ILO 2 ont ensuite pu interroger Martin Oelz  lequel a répondu avec enthousiasme. Un délégué a par exemple demandé  : “Où  l’OIT se concentrait-elle en particulier ?”  C’est en fait en Amérique Latine que l’OIT est très présente, à cause d’une forte demande liée aux inégalités actuelles. 

Finalement, Martin Oelz a rappelé à quel point la pratique de différentes langues était importante.Bien qu’il ait conscience que cela ne manque pas au FerMUN. Il a enfin fait comprendre qu’il se tenait disponible pour éclairer les délégués sur d’éventuelles questions supplémentaires au cours de la journée. 

Pauline Compte

Jennifer Goodyear, experte pour le comité ILO1

Jennifer Goodyear est une experte américaine, et j’ai eu l’honneur de la rencontrer le 11 janvier et de l’accompagner à l’OIT 1.

L’OIT 1 est une commission qui traite des droits fondamentaux, à travers deux questions : « Comment renforcer les mesures de lutte contre l’esclavage moderne ? » et « Comment lutter contre le travail forcé des enfants ?

Jennifer Goodyear est attachée au travail à la mission des États-Unis. Elle travaille pour le ministère américain du travail, ce qui fait d’elle une spécialiste du travail.

 Elle a discuté de la résolution de l’OIT 1 pendant une heure et a fait de nombreux commentaires et observations, et a utilisé son expérience passée pour fournir de nombreux exemples. Pour Jennifer Goodyear, FERMUN est un projet très excitant et elle pense qu’il est très intéressant d’accueillir des adolescents à l’OIT à Genève car cela permet aux étudiants de découvrir les nombreuses façons dont les humains travaillent, et d’acquérir une expérience du monde du travail.

 Elle recommande aux délégués de faire de leur mieux pour ne pas être timides car chaque idée peut être à l’origine d’un débat.

Si elle pouvait donner un conseil pour la résolution, elle recommanderait d’être audacieux et d’aller de l’avant avec les idées de chacun.

Tout au long de notre discussion, elle a mentionné de nombreux points et répondu à nos questions. En voici quelques exemples :

Pour elle, le soutien à l’éducation et la prise de conscience du problème sont très importants, car lorsqu’il y a travail forcé des enfants, ceux-ci ne peuvent pas aller à l’école, apprendre des aspects importants de la vie et leurs opportunités sont limitées. Même si l’éducation des travailleurs en développement progresse, il est important de prêter attention à toutes les perspectives. 

L’OIT s’occupe des petits et des grands projets avec des partenaires et des organisations pour les appliquer rapidement. Elle a également déclaré que l’OIT a cinq obligations qui sont la liberté d’association et la reconnaissance effective du droit à la négociation collective, l’élimination de toutes les formes de travail forcé ou obligatoire, l’abolition effective du travail des enfants, l’élimination de la discrimination dans l’emploi et la profession, et le maintien d’un milieu de travail sain et sécuritaire. Elle a également mentionné qu’il faut s’assurer que la personne en face de soi est une victime de l’esclavage moderne et être toujours gentil et compatissant. Cependant, il est également essentiel de gagner sa confiance et de poser des questions comme «Où est votre passeport?».

Pour elle, le défi le plus difficile est que, souvent, lorsqu’il y a du travail forcé des enfants, c’est parce que les enfants doivent le faire pour subvenir aux besoins de leur famille. Parfois, les parents n’ont pas assez d’argent ou ne peuvent pas travailler, alors les enfants veulent aider. 

Il est également important de prendre soin de l’économie du pays lorsque vous lancez des projets. Elle pense que le gouvernement américain essaie de régler des problèmes autant qu’il peut, même si les problèmes ne sont pas nécessairement ceux des États-Unis. 

Pour elle, l’une des plus grandes solutions serait d’améliorer la situation économique des familles afin que les enfants n’aient pas à travailler. 

Cependant, si beaucoup de solutions sont proposées, le problème ne peut toujours pas être complètement résolu.

Merci à Jennifer Goodyear d’avoir répondu à toutes mes questions.

Elsa ROSNER

Jeudi 11 Janvier à l’ILO 1 : Vers des solutions concrètes contre l’esclavage moderne

La journée du 11 janvier à l’ILO 1 a été marquée par des débats intenses et productifs autour de la lutte contre l’esclavage moderne. La séance, lancée à 8h30, a été le début d’une journée pleine de discussions et d’idées grâce à  l’intervention d’une experte américaine qui a partagé son expérience et éclairé les participants sur les enjeux liés au travail forcé. Elle a notamment souligné la complexité de ces problèmes, autant que la possibilité de les résoudre en agissant concrètement sur le terrain. Une session de questions/réponses a suivi, impliquant la présidence, l’experte et les délégués . 

Le débat s’est ensuite concentré sur la première résolution, présentée par les employeurs australiens et le gouvernement indien. Cette résolution vise à renforcer les mesures contre l’esclavage moderne, l’exploitation sexuelle et le travail forcé, en mettant un accent particulier sur la situation en Asie et dans le Pacifique. Elle reconnaît l’importance des efforts de l’OIT et l’importance de législations robustes pour protéger les victimes et sanctionner les coupables.

La résolution propose une série de mesures:

  • Éducation et sensibilisation
  • Lutte contre le mariage forcé
  • Création de hotlines pour les victimes
  • Protection des travailleurs migrants
  • Renforcement législatif
  • Formation des autorités
  • Création de départements spécialisés
  • Campagnes d’éducation et réglementation du travail du sexe
  • Adaptation aux contextes économiques nationaux
  • Collaboration avec les ONG et mise en œuvre graduelle des lois

La journée a également été ponctuée par des amendements proposés par différents délégués, chacun visant à améliorer et affiner la résolution. Ces amendements ont couvert des sujets variés, allant de l’ajout de clauses spécifiques à la révision de formulations. Les débats ont été vifs, reflétant la diversité des points de vue et des priorités des participants.

Après des échanges constructifs et des ajustements, la première résolution a été adoptée, marquant un pas important dans la lutte contre l’esclavage moderne.

L’après-midi a vu le début des débats sur la seconde résolution, sur le renforcement des cadres juridiques et moraux pour lutter contre l’esclavage moderne, présentée par les travailleurs allemands et australiens. Cette résolution propose des mesures innovantes, telles que la création de l’UNLAC (organe de renforcement des droits fondamentaux et du travail décent) , des sanctions économiques et judiciaires, ainsi qu’une approche globale pour le soutien aux victimes. La seconde résolution sera adoptée.

Cette journée à l’ILO 1 a vu la détermination des participants à trouver des solutions efficaces contre l’esclavage moderne. L’adoption des deux résolutions démontre une volonté collective d’agir et d’apporter des changements significatifs dans ce domaine crucial des droits humains.

Ruben Buchot et Timothé Fournier

Article sur la 6ème commission de l’OIT sur la solidarité.

La sixième commission de l’OIT sur la solidarité, présidée par Jasmine Benlechhab, Shirel Nakache et Dahlia Djelouah, a eu l’honneur de débattre dans une salle d’assemblée de l’OIT les 10, 11 et 12 janvier 2024. La commission tripartite bilingue était composée de 42 délégués représentant les travailleurs, les employeurs et les gouvernements de 14 délégations. Les délégués ont consacré leur temps à débattre de deux questions :  » Quelles politiques de solidarité adopter pour réduire le chômage ?  » et  » Comment développer l’Économie Sociale et Solidaire à l’échelle mondiale ? « .

Le débat a commencé par une session de lobbying sur la première question. Les délégués ont été invités à discuter de manière informelle, à former des alliances et à commencer à rédiger leurs résolutions. Deux résolutions ont vu le jour à la fin de la première journée. La première à être débattue a été soumise par le gouvernement brésilien et co-soumise par diverses délégations de travailleurs, de gouvernements et d’employeurs représentant le Brésil, le Cameroun, la Chine, le Guatemala, l’Inde, Kiribati, le Mexique, le Maroc, le Pakistan, la Russie et l’Arabie Saoudite. La deuxième résolution a été présentée par le gouvernement du Royaume-Uni et a été co-soumise par les autres délégations présentes.

Les débats se sont ouverts jeudi avec plusieurs discours pertinents prononcés par les délégations qui ont démontré leur passion et leur investissement en tant que délégués venus du monde entier, unis dans l’adoption de politiques de lutte contre le chômage. « Les résolutions présentées par les deux groupes contenaient des solutions uniques visant à réduire le chômage, telles que l’encouragement des échanges entre les universités et les entreprises afin de créer de meilleures opportunités pour les étudiants, ou encore la création d’une commission basée sur le secteur informel. 

Plusieurs amendements importants sont apparus au cours de débats passionnés, comme la proposition du gouvernement brésilien d’une sous-clause appelant à la création d’un programme innovant explicitement conçu pour éduquer et former les personnes âgées et handicapées, afin de les doter des compétences nécessaires pour s’intégrer dans le monde du travail et réduire le chômage. 

Le débat est devenu particulièrement animé lorsque les délégations ont discuté de la manière de procéder avec les subventions financières destinées aux chômeurs. De nombreux délégués, comme les travailleurs américains, ont souligné que des subventions et des systèmes financiers trop généreux pourraient être exploités et pourraient éventuellement décourager les chômeurs de chercher du travail.

Malgré ces arguments frappants, de nombreuses délégations ont farouchement défendu ces systèmes et subventions, notamment en raison de la stigmatisation et de l’exclusion sociale qui pourraient survenir si la mention de ces systèmes était supprimée de la résolution. Les travailleurs marocains ont notamment déclaré : « Nous ne pouvons pas laisser des humains, même s’ ils exploitent le système, à la misère ».

La deuxième question, concernant le développement de l’économie sociale et solidaire à l’échelle mondiale, a commencé à être discutée le jeudi soir, les délégués faisant du lobbying avec enthousiasme et attendant le débat formel du lendemain. Deux résolutions sont apparues en fin de soirée. Le débat a été encore plus passionnant que le précédent, avec des dizaines d’amendements, de discours et d’arguments convaincants prononcés tout au long du débat.

La délégation des employeurs du Mexique a proposé de supprimer les mots « aide humanitaire » d’une clause de la résolution, arguant qu’ils n’avaient pas leur place dans une telle résolution car « le modèle d’économie sociale et solidaire n’est pas une question de vie ou de mort ». Cet argument a été largement contesté par diverses délégations telles que les employeurs chinois, les gouvernements camerounais et même les travailleurs russes, qui ont insisté sur le fait que l’aide humanitaire est un aspect important de cette stratégie économique et qu’il serait contraire aux principes de la commission 6 de l’OIT, axés sur la solidarité, de la négliger. Cet amendement n’est donc pas passé.

En effet, les délégations ont dû faire face à des discussions animées, alors que de grandes questions se posaient : faut-il mettre l’accent sur la mise en œuvre de politiques par les nations individuelles et l’exercice de leur souveraineté, ou faut-il utiliser le multilatéralisme et travailler ensemble ? Plusieurs heures de discours enflammés, d’informations avides et de discussions intenses se sont écoulées le dernier jour entre plusieurs délégations, notamment les employeurs américains, les travailleurs mexicains, le gouvernement brésilien, les travailleurs russes et les employeurs camerounais. 

À la fin des débats, les délégués ont pris la parole pour prononcer des discours de clôture émouvants. Concernant la première résolution, le délégué des travailleurs américains a invité ses collègues à voter en faveur de la résolution en affirmant que « notre décision n’est pas seulement une décision économique, c’est aussi un choix moral. Nous faisons le choix de construire un monde où l’économie est au service de l’humanité, et non le contraire ».

Le travail acharné des délégués a porté ses fruits puisque les quatre résolutions débattues ont été adoptées par l’assemblée à une large majorité.

Marta Prokopchuk et Malo Lesprit

La 5e commission bilingue des jeunes dans le monde du travail

Présidée par Aurore STAMATIADIS, Emilie ESCOT et Ava TOUBOUL, la 5e commission a débattu au BIT de Genève, les 11, 12 et 13 janvier 2024. Le comité était composé de 46 délégués représentant 17 délégations. Ils ont débattu de deux problématiques qui étaient : « De quelle manière revaloriser les stages afin d’assurer aux jeunes un environnement de travail convenable et décent ? » et « Comment développer les programmes d’apprentissage pour lutter contre le chômage des jeunes ? »  

Suite à la phase de lobbying, deux résolutions ont été proposées pour la première problématique. La première a été présentée par la déléguée représentant les employés du Japon. Ses alliés étaient les gouvernements d’Arabie Saoudite, de la fédération de Russie, du Royaume-Uni, ainsi que les représentants des employés et employeurs de Chine et du Pakistan, des employés du Royaume-Uni, de Colombie et du Cameroun, des employeurs des Etats-Unis. Lors des débats ouverts, quelques doutes ont été émis de la part du représentant des employeurs chinois, qui était, dans l’ensemble, contre cette résolution. Après avoir discuté de l’application ou non de 18 amendements, 12 d’entre eux ont été adoptés.  Les débats ont ensuite été fermés, les discours pour (par les représentants des employés japonais, du gouvernement et des employés anglais) et contre (par le représentant des employeurs  du Maroc), ont été prononcés. Finalement, la résolution a été adoptée, avec 27 votes pour, 19 votes contre et 12 abstentions.   

Suite à ce premier temps de la conférence, nous avons questionné trois représentants : la porte-parole de l’alliance pour cette résolution, et deux autres délégués qui ont participé à la proposition d’amendements.  

Interview du gouvernement japonais: 

La déléguée de ce pays, qui a elle-même présenté le projet , se félicite de la simplicité avec laquelle cette première résolution a été dirigée. En effet, les différents acteurs se sont rapidement mis d’accord sur les clauses qu’ils voulaient voir apparaître. Elle a également confié qu’elle avait trouvé très intéressants les débats sur les amendements, qui étaient selon ses dires « intéressants de par leur flexibilité ». En ce qui concerne les débats sur la clause 6, qui aborde le sujet de la prise en charge du coût des stagiaires par l’Etat, la représentante est d’avis que le gouvernement doit participer pour moitié dans cette prise en charge.   

Interview de la déléguée représentant les employés du Royaume-Uni:

Celle-ci est satisfaite de ce qui a été mis en place, notamment sur la question des possibilités de travail pour les jeunes. Cependant, il y a certains amendements qui lui posent problème, les gouvernements cherchant à évincer les résolutions qu’elle tente de mettre en place. Cela vient peut-être des difficultés rencontrées pour trouver un point d’entente avec ses alliés. Cette résolution lui convient, malgré quelques points sur lesquels elle est en désaccord. Elle considère néanmoins que l’objectif d’instaurer plus de moyens pour les jeunes stagiaires est partiellement rempli.

Interview du représentant des employeurs des Etats-Unis:

La déléguée représentant les employeurs des Etats-Unis souhaite voir, suite aux débats, une baisse du taux de chômage des jeunes. Selon elle, cette résolution serait capable d’atteindre ce but en ajoutant quelques amendements. Cependant, elle tient également compte du fait qu’en tant  que pays développé, leurs intérêts et ressources varient beaucoup. Ils gardent une ouverture d’esprit  en ce qui concerne les amendements des pays en développement et la façon dont  ils pourront  aider et encourager cette résolution.

La seconde résolution a été présentée par l’employeur du Maroc. Ses alliés étaient le gouvernement du Brésil, du Cameroun, toute la délégation de la Colombie, de l’Inde, du Maroc, du Mexique et les employeurs de Russie. Les délégués ont discuté de 9 amendements, dont 8 ont été adoptés. Les débats ont encore une fois été animés, les discours pour et contre la validation de cette résolution prononcés et finalement, elle a été acceptée par la majorité, à 54 voix contre une.  

Suite à une seconde phase de lobbying,  deux  résolutions ont été proposées. 

La première, présentée par le gouvernement de Chine, réunissait les signatures du gouvernement et des travailleurs de France, des gouvernements de Chine, du Royaume-Uni, du Maroc, du Pakistan et du Cameroun, les gouvernements et les employés d’Arabie Saoudite et de la fédération de Russie, le gouvernement et le représentant des employeurs du Mexique et des employés d’Inde. 7 amendements ont été adoptés sur les 10 qui ont été débattus. Cette résolution a finalement été votée à 40 voix pour, 14 contre et une abstention. 

Enfin, la dernière résolution sur laquelle les représentants ont essayé de se mettre d’accord a été présentée par le représentant des employeurs des Etats-Unis. Les cosignataires étaient les gouvernements du Guatemala, Colombie, Cameroun, les représentants des employés et employeurs de Russie, du Maroc, des employés  du Mexique et du Royaume-Uni et gouvernement, employeurs et employés du Japon. 12 amendements ont été proposés, dont 8 adoptés.  Une motion pour diviser la question a ensuite été secondée: les représentants ont voté les clauses individuellement, ce qui leur a permis de voter une résolution qui convenait à la majorité.  

Eloïse GHESTEM, Julie CARVAILLO, Elisa DEVELAY.