Diplomatie et dialogue : une interview avec M.Bonnafont

Le représentant permanent de la France auprès des Nations Unies, Jérôme Bonnafont, travaille dans la diplomatie depuis plus de 30 ans. Les élèves du Modèle des Nations Unies (MUN), qui expérimentent la diplomatie, ont eu l’opportunité d’échanger avec lui. Suite à cet échange, l’équipe de presse a eu l’honneur de se voir accorder une interview. 

Les étudiants participant à FerMUN (MUN de Ferney) ont pris part à un atelier unique organisé le 15 mai, où ils ont pu discuter et apprendre du diplomate et ambassadeur français, Jérôme Bonnafont.

L’impressionnante carrière diplomatique de Jérôme Bonnafont a débuté en 1986 et l’a mené aux quatre coins du monde, de New Delhi à New York. Qu’il s’agisse de travailler pour le ministère des Affaires étrangères et européennes, d’être porte-parole de l’Elysée ou d’être ambassadeur de France dans différents pays, M. Bonnafont a prouvé son niveau d’expertise monumental dans le domaine de la diplomatie. Mercredi 15 mai, il a partagé sa sagesse avec le club MUN du lycée international de Ferney-Voltaire.   Les élèves, déjà passionnés par la diplomatie et les relations internationales, ont pu approfondir leurs connaissances du monde diplomatique et de son fonctionnement à travers un dialogue avec M. Bonnafont, guidé par Adrienne Husny, notre Secrétaire générale.  

De l’éducation à la sécurité, tous les aspects de la carrière diplomatique ont été abordés. Le livre publié par M. Bonnafont, « Diplomate pour quoi faire ? », a été lu par de nombreux élèves, ce qui leur a donné l’occasion de poser des questions sur des notions spécifiques abordées dans le livre. En outre, de nombreux élèves ont eu l’occasion de faire dédicacer leur édition par M. Bonnafont après le dialogue. L’équipe de presse a ensuite eu droit à un entretien approfondi avec M. Bonnafont. Poursuivez votre lecture pour plonger dans l’interview ! 

Pensez-vous que les clubs et associations comme FerMUN sont efficaces pour engager les jeunes dans la diplomatie ? 

« Des projets tels que FerMUN font découvrir le monde aux jeunes, ce qui leur permet de comprendre que les autres pensent et agissent différemment », explique M. Bonnafont. Que vous deveniez diplomate ou non, FerMUN vous permet d’acquérir des compétences précieuses en vous plongeant dans la situation à laquelle sont confrontés les vrais diplomates : l’adaptation. Vous devez adapter vos différentes compétences, notamment votre créativité, vos connaissances et votre discipline pour pouvoir réussir à MUN. Que ce soit dans les débats, dans l’interprétation ou dans la rédaction d’un article, vous apprenez à instrumentaliser vos compétences pour être le plus productif, le plus efficace et le plus performant possible.

Parmi tous les rôles que vous avez exercés, quel est celui qui vous a le plus marqué ?

« C’est difficile à dire parce que la carrière diplomatique vous amène à changer de vie et de responsabilités professionnelles tous les trois ou quatre ans », déclare M. Bonnafont, qui a assumé des dizaines de rôles professionnels différents en tant que diplomate. Pour lui, « chaque rôle est une nouvelle aventure à vivre […]. Certains sont plus faciles bien sûr, d’autres plus difficiles ».  Un diplomate est confronté à un défi colossal : il doit s’adapter aux circonstances économiques et politiques d’un pays ou d’une région, qu’il s’agisse d’une dictature ou d’une démocratie, d’une prospérité économique ou d’une récession. Même si certaines expériences peuvent être négatives et d’autres positives, tant que vous gardez une curiosité pour ces événements, vous vous rendrez compte que ces souvenirs – bons ou mauvais – sont irremplaçables. 

Croyez-vous que dans la situation géopolitique actuelle, le monde puisse survivre sans diplomatie ?

Aussi regrettable que cela puisse paraître, la guerre fait toujours rage dans toutes les régions du monde. Par conséquent, le diplomate doit « tenter de prévoir les conflits à venir, essayer de minimiser les effets négatifs des conflits en cours et prévoir la réconciliation ». Contrairement à ce que beaucoup pensent, la diplomatie ne concerne pas seulement la guerre ; de nombreuses questions importantes débattues au niveau international aujourd’hui concernent les échanges économiques, le changement climatique et les migrations. Ces discussions impliquent « un travail d’équipe entre des diplomates qui savent entretenir des relations internationales et des experts spécialisés dans leurs domaines », précise M. Bonnafont. 

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui souhaite devenir diplomate ?

« Il faut être animé d’une curiosité du monde […], avoir une véritable envie de découvrir le monde », dit M. Bonnafont. Pour le diplomate expérimenté, « la diplomatie est fondamentalement la recherche du fonctionnement de nos sociétés et de leurs interactions ». Cette curiosité est nécessaire pour comprendre les événements qui se produisent autour de soi et savoir comment agir. 

(fin de l’interview)

Il va sans dire que l’atelier a permis aux étudiants du MUN d’enrichir leurs connaissances diplomatiques, ce qui sera utile pour la conférence Mock MUN. Celle-ci sera organisée le 12 juin et permettra aux participants d’explorer de nouveaux rôles dans le monde diplomatique du MUN !

FerMUN 2025 : Une rentrée sous le signe de la continuité et de l’innovation

Après le succès de MockMUN en juin, mercredi 18 septembre marquait la  rentrée de FerMUN. Cette première session a apporté un souffle de renouveau avec l’arrivée de Madame Ruez, nouvelle directrice MUN, et des échanges sur les enjeux de la prochaine conférence, qui se tiendra du mardi 7 au vendredi 10 janvier 2025.

Ce mercredi 18 septembre 2024, FerMUN a fait son grand retour avec une première séance très attendue par l’ensemble des participants. Après une pré-rentrée organisée pour les membres du conseil et les présidents, c’est Madame Baudry qui a ouvert la séance officielle en introduisant Madame Ruez, nouvelle directrice MUN. Madame Ruez est professeure de mathématiques sur le site de Ferney, mais elle n’est pas inconnue dans le monde du MUN. Ancienne directrice MUN, elle a déjà fondé un club MUN à l’École Française de Dakar, au Sénégal et l’a conduit à participer à FerMUN.

Dans un discours enthousiaste, elle a rappelé son engagement pour le modèle, l’une de ses motivations principales à revenir travailler au lycée, avant de céder la parole à Adrienne Husny, Secrétaire générale de FerMUN 2025. Cette dernière a souligné les enjeux de la conférence à venir, tout en détaillant l’organisation qu’elle coordonne aux côtés de ses deux secrétaires générales adjointes, Jasmine Benlechhab et Waliya Said Abasse.

La réunion s’est ensuite poursuivie avec la présentation des différents rôles par les membres du board, chacun expliquant la fonction cruciale de son équipe pour assurer le bon déroulement de la conférence. L’équipe de traduction, celle de l’interprétation ainsi que celle  de l’équipe de presse, notamment, ont exposé aux nouveaux membres les missions et responsabilités qui leur incombent lors de la conférence.

Enfin, chaque duo de présidents est intervenu pour présenter les comités respectifs, abordant les problématiques spécifiques qui seront débattues lors de FerMUN 2025. Ces problématiques, disponibles sur le site officiel fermun.org, promettent d’être variées et très intéressantes.

Cette première réunion a renforcé la motivation des élèves pour faire de FerMUN 2025 une nouvelle réussite. Avec de nouveaux défis à relever et des équipes plus motivées que jamais, cette rentrée annonce une conférence prometteuse !

Rétrospective historique : comment les Nations Unies ont contribué à l’instauration de la paix

Le mois d’août est arrivé ! Alors que l’été s’achève, les élèves de FerMUN se préparent à replonger dans la mer de la diplomatie, troquant leurs maillots de bain pour des tenues de conférence en attendant le retour des sessions hebdomadaires de MUN en septembre. Hormis les présidents qui ont passé beaucoup de temps à faire des recherches et à préparer les débats, la plupart des étudiants ont pris de courtes vacances loin du monde diplomatique. Pour faciliter leur retour et rappeler à tous l’importance de l’ONU, nous avons préparé une collection d’études de cas intéressantes qui soulignent l’importance de la coopération mondiale et du compromis dans l’objectif de parvenir à la paix. 

« Les Nations Unies n’ont pas été créées pour emmener l’humanité au paradis, mais pour la sauver de l’enfer ». Cette citation de Dag Hammarskjöld, le deuxième Secrétaire général des Nations Unies, reflète parfaitement le rôle de l’ONU dans notre monde contemporain. Il est important de reconnaître que malgré les guerres, les violences et les conflits en cours, l’ONU reste un pilier irremplaçable pour assurer la sécurité et la justice. Sans plus attendre, ouvrons nos livres d’histoire et voyons comment les Nations Unies ont aidé les trois nations suivantes à établir la paix.

Guatemala, 1997 

Cette république d’Amérique centrale a connu 36 ans de guerre civile brutale entre des groupes de gauche, notamment l’Unidad Revolucionaria Nacional Guatemalteca (UNRG), et la dictature militaire de droite, puis le gouvernement élu.  La violence a régné pendant ces décennies, 200 000 guatémaltèques ont perdu la vie et de nombreux droits de l’homme et lois internationales ont été violés par les deux parties. Les Nations Unies sont intervenues en 1994 pour soutenir les différents accords de paix signés par l’UNRG et le gouvernement. Elles ont déployé des observateurs des droits de l’homme, des experts juridiques et des policiers dans tout le pays pour désamorcer la violence. Ce processus s’est déroulé tout en garantissant des négociations éthiques entre les deux groupes en vue d’accords de paix plus permanents au cours des trois années suivantes. Cette paix permanente a finalement été obtenue en 1997, lorsque les guérilleros de l’UNRG ont été démobilisés, comme l’exigeaient les accords de paix permanents signés en 1996. Grâce à la coopération promue par l’ONU, un cessez-le-feu permanent a été signé à Oslo (4 décembre 1996) ainsi qu’un accord sur une paix ferme et durable, qui a été signé à Guatemala City (29 décembre 1996). 

Sierra Leone, 2002 

La guerre civile en Sierra Leone, qui a duré une décennie, a été un conflit violent qui a divisé la population du pays d’Afrique de l’Ouest. Le groupe rebelle Front Révolutionnaire Uni (FRU) a lancé une rébellion armée contre le gouvernement en 1991 et les tensions sont montées d’un cran lorsqu’il s’est emparé de la capitale, Freetown, en 1997. La Communauté Économique Des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a été déployée immédiatement pour accueillir les négociations, qui ont abouti à la signature de l’accord de paix de Lomé par le groupe rebelle et le gouvernement au Togo en 1999. Pour garantir la paix et le désarmement des groupes de combat, la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL) a été appelée à se déployer pour une opération de maintien de la paix. Cette opération a rencontré de nombreuses difficultés, le FRU continuant à résister au désarmement et à poursuivre le conflit. En 2000, le Conseil de sécurité a déclaré que le FRU était la cause de la poursuite du conflit et la MINUSIL a déclaré qu’elle soutenait le gouvernement de la Sierra Leone dans sa campagne contre le FRU. Un cessez-le-feu permanent a finalement été signé en novembre 2000, lorsque l’armée sierra-léonaise, aux côtés des troupes britanniques et de la MINUSIL, a forcé le FRU à négocier. L’année suivante, un processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration à grande échelle a eu lieu et la guerre, qui coûta la vie à 70 000 personnes et en mutila 20 000 autres, fut déclarée officiellement terminée en 2002. 

El Salvador, 1992 

La guerre civile du Salvador a duré 12 ans, le gouvernement salvadorien luttant contre le Frente Farabundo Martí para la Liberación Nacional (FMLN), une coalition de groupes rebelles de gauche. Après dix ans d’une guerre civile brutale qui a coûté la vie à 75 000 personnes, les deux parties ont officiellement demandé l’aide des Nations Unies pour mener des négociations de paix visant à mettre fin au conflit violent. En l’espace d’un an, un accord a été signé par les deux groupes pour garantir le respect des droits de l’homme et le Conseil de sécurité a créé la Mission d’observation des Nations Unies au Salvador (ONUSAL) pour veiller à la bonne exécution de cet accord. Un an plus tard, l’ONUSAL a également été appelée à surveiller la mise en œuvre des accords de paix de janvier 1992, qui ont été organisés par le Secrétaire général et ont mis un terme définitif au conflit qui a duré plus d’une décennie. 

Nous espérons que ces études de cas ont été intéressantes à lire ! 

Ces exemples nous permettent d’en apprendre davantage sur l’histoire de la paix et de la guerre d’un pays et sur les diverses stratégies de l’ONU pour instaurer la paix dans différentes parties du monde. 

Marta Prokopchuk

À la découverte d’un acteur essentiel de l’écosystème MUN : plongeons-nous dans le rôle de présidents de comités 

Le modèle de simulation des Nations Unies de Ferney-Voltaire (FerMUN) est un écosystème vaste et riche, où chaque rôle est unique et contribue à l’expérience diplomatique de différentes manières. L’un des rôles les plus complexes que peuvent endosser les jeunes étudiants est celui de président de comité. Dans cet article, nous allons découvrir tout ce qu’il y a à savoir sur ce poste fascinant, à travers les yeux des présidents de FerMUN 2025 !

L’objectif de FerMUN est de rassembler de jeunes étudiants du monde entier pour participer à des simulations diplomatiques qui ressemblent le plus possible à celles des Nations Unies. Toutes les conférences des Nations Unies sont structurées en plusieurs assemblées ou comités présidés par une ou plusieurs personnes, généralement appelées “présidents”. Au cœur des débats, ces derniers assument des responsabilités considérables qui déterminent leur issue, et celle de la conférence dans son ensemble.

« Selon moi, un président de comité est impliqué à la fois dans le débat mais aussi dans l’organisation. En effet, celui-ci se doit de bien gérer le débat : la prise de parole, les points et motions, le lobbying, les amendements, etc… Toutefois il doit aussi s’investir dans l’organisation de la conférence, en rédigeant un rapport de recherche lié à la problématique qui sera débattu plus tard par les délégués.» – Rayan, président de comité en terminale 

Bien avant le début des débats, les présidents commencent à travailler dur en préparant les problématiques qui seront débattues. Ils effectuent des recherches méticuleuses sur le sujet qui leur a été assigné et formulent deux questions sur lesquelles les délégués débattront. Une fois les questions formulées, chaque président consolide ses recherches et les connaissances acquises en rédigeant un rapport de recherche approfondi. Ce rapport est une ressource essentielle utilisée par les délégués pour comprendre la question et commencer à élaborer la position de leur délégation pour le débat. C’est une étape indispensable dans la préparation de la conférence, la base sur laquelle les débats sont construits. 

« Les présidents sont là pour veiller à ce que le débat progresse dans un environnement respectueux afin que l’échange entre les délégués soit le plus fructueux possible. » -Mina, une présidente de comité en terminale

Une fois la conférence commencée, les présidents assument une difficile et nouvelle responsabilité : gérer des dizaines de délégués ainsi que les admins, les traducteurs et les interprètes de leur comité pendant trois jours. Les présidents doivent garder l’œil sur l’horloge pour s’assurer qu’il y aura assez de temps pour faire des jeux de icebreaker , assurer une phase de lobbying, déposer des amendements, prononcer des discours et tout le reste. La gestion du temps n’est pas leur seule responsabilité : ils doivent aider leurs délégués à trouver des solutions innovantes et intéressantes au problème posé, tout en collaborant avec les autres délégués et en menant des débats constructifs en cas de divergences. 

«Certes, maintenir l’ordre est une des priorités du président, mais celui-ci se doit également de rester bienveillant envers ces camarades quel que soit leur rôle et les rassurer en cas de besoin. Celui-ci se doit également d’être digne de confiance et de communiquer le moindre problème aux directeurs MUN. Une bonne équipe est fondée par des lien solides de bienveillance et de confiance. » -Rania, présidente de comité de la première

Tous les bons présidents s’accorderont à dire qu’une attitude amicale et polie est essentielle à la réussite de la conférence. En effet, un président de comité doit s’assurer d’être amical et sociable avec ses délégués, ses coprésidents, ses admins, ses traducteurs et interprètes, ainsi qu’avec les autres membres du conseil des élèves et les directeurs de FerMUN. En établissant des liens et des relations positives avec chacun, les présidents veillent à ce que la conférence se déroule sans heurts dans un environnement calme, où chacun peut tirer le meilleur parti d’une conférence réussie !

Marta Prokopchuk

Le Conseil des élèves enfin dévoilé !

Alors que le rideau tombe sur l’inoubliable conférence FerMUN 2024, les plus gravement atteints du virus MUN ne peuvent s’empêcher de penser à FerMUN 2025. Alors que l’on se remémore les débats passionnants, les échanges inspirants et la coopération triomphante observée pendant FerMUN 2024, on se demande si la prochaine conférence sera encore meilleure que la précédente. Cette grande responsabilité est prise par nos formidables directeurs MUN, qui sont aussi responsables de la sélection des élèves de l’équipe exécutive spéciale: le conseil des élèves (ou board). Alors levons le voile sur cette équipe, et détaillons ses rôles dans cet article !

Les conférences MUN sont, évidemment, le produit de plusieurs mois de travail acharné et de dévouement, orchestrés par les élèves, les directeurs et le conseil des élèves. Les directeurs (Mme Baudry, M. Launay, Mme Zory, M. Konieczny et M. Robson) sont les moteurs qui font avancer la machine FerMUN : ils sont les organisateurs, les guides et les mentors des jeunes diplomates de FerMUN. Ils sont aussi décisionnaires de la composition du conseil, une équipe d’élèves qui met en œuvre l’organisation et la planification décidées par les directeurs FerMUN. Cette équipe est assemblée au printemps, alors que la préparation et l’entraînement pour FerMUN débutent.

Sans plus attendre, allons à la rencontre du conseil des élèves !

Secrétaire générale : Adrienne HUSNY

Je suis allemande, autrichienne et néerlandaise et j’ai déménagé en France en 2020 après avoir vécu à Munich pendant 10 ans. J’adore lire, danser, faire du crochet, ainsi que passer du temps avec ma famille et mes amis! En tant que Secrétaire générale cette année, mon objectif est de réunir des personnes du monde entier et d’en apprendre plus au sujet de leurs cultures, traditions, pays et histoires, de façon à comprendre leurs points de vue, me faire de nouveaux amis et, en général, tirer la meilleure expérience de cette conférence.

Secrétaire générale adjointe, responsable des délégués: Waliya SAID ABASSE

Bonjour, je suis Waliya Said Abasse, lycéenne au lycée de Ferney-Voltaire, sur le site de Saint-Genis-Pouilly. Je suis de nationalité comorienne et française. J’aime lire, découvrir de nouvelles langues et pratiquer le taekwondo. Cette année, je suis Secrétaire générale adjointe des délégués. Mon objectif est de les préparer au mieux afin qu’ils puissent tirer le meilleur parti de leurs idées exceptionnelles !

Secrétaire générale adjointe, responsable des présidents de comité : Jasmine BENLECHHAB

Je suis française, allemande, marocaine et j’ai toujours vécu à Gex. Durant mon temps libre, je fais beaucoup de sport, notamment du VTT et du ski de fond. Pour FerMUN 2025, je suis en charge de la formation des présidents de comité. Ma priorité est qu’ils soient le plus à l’aise possible et que tout le monde passe une année épanouissante !

Responsables des admins et des fonds de solidarité: Julie CARVAILLO et Noah PENGLOAN

Julie Carvaillo: Je suis dans la section nationale britannique de Ferney-Voltaire. J’habite dans le pays de Gex depuis environ dix ans. De même que j’adore MUN, j’aime aussi les films, même si l’on peut questionner mes préférences. En tant que responsable des admins, je suis impatiente de mettre en place une formidable équipe en vue de la conférence de FerMUN 2025, qui, bien qu’elle semble lointaine, s’approche pourtant à grand pas.

Noah Pengloan: Je suis français, mais je parle l’anglais et le français. J’ai beaucoup voyagé dans des pays francophones durant ma jeunesse (Belgique, Suisse et France). En dehors de l’école, j’adore lire, jouer aux jeux-vidéos, et me faire mal aux doigts en jouant de la guitare. Durant cette année au conseil des élèves, mon but est de revaloriser le rôle d’admin, et de développer le fonds de solidarité afin d’unir notre groupe MUN.

Responsable de la presse: Marta PROKOPCHUK

Je suis fièrement canadienne et ukrainienne, qui habite dans le Pays de Gex depuis mes 11 ans. J’aime la géopolitique, lire des bons livres (de préférence philosophiques) et jouer au volleyball. En tant que responsable de la presse cette année, ma mission est de capturer tous les moments inoubliables de la conférence FerMUN 2025, en les transformant en articles, vidéos et photos qui persisteront à travers le temps.

Responsable de la traduction: Marcos VALLÈS CORTÉS

Je m’appelle Marcos, et, comme vous l’avez peut-être deviné, je suis français et espagnol. J’ai aussi appris l’anglais après avoir beaucoup écouté, (et je veux dire beaucoup) de musique (c’est incroyable). J’aime lire et écrire depuis toujours, et j’imagine que c’est pour cela que je m’inscris dans la forme la plus littéraire du trilinguisme. Étant donné que je pratique les trois langues chaque jour, je veux vraiment qu’elles soient utilisées pour atteindre l’objectif le plus noble: trouver un consensus. Ceci est mon objectif principal en vue de FerMUN 2025: répandre le trilinguisme le plus possible.

Responsable de l’interprétation: Giulia DEL MAESTRO

Mon nom est Giulia, je suis italienne, et je parle trois langues (pour l’instant). Dans mon temps libre, j’écris de la poésie et des romans (incomplets). Mon objectif pour FerMUN 2025 est de perfectionner la formation pratique des interprètes, pour qu’ils puissent profiter pleinement de leur expérience MUN, tout en assurant une communication fluide entre les trois langues officielles. Je vise cette opportunité et cette liberté par-dessus tout.

Écrit par : Marta Prokopchuk

Traduit par: Marcos Valles Cortes

Dorothea Schmidt-Klau, experte pour ILO6, comité sur la solidarité.

Dorothea Schmidt-Klau, directrice de l’emploi, des marchés du travail et de la jeunesse à l’OIT est intervenue dans l’ILO 6, et s’est exprimée à propos des politiques de solidarité à adopter afin de réduire le chômage. 

Selon elle, parler du chômage c’est parler de créations d’emplois. Le plus important n’est pas la quantité d’emplois créés, mais la qualité de ceux-ci; on parle d’emploi décent. Il s’agit pour le travailleur de disposer d’un salaire suffisant et d’être en sécurité, tout en ayant la possibilité de s’exprimer sur les choix de l’entreprise.

Mme Schmidt-Klau ajoute avec certitude que la réduction de la pauvreté passe par la création d’emplois décents et que ceci est la seule stratégie durable pour sortir de la pauvreté. En effet, dans les pays où seuls certains jeunes reçoivent un haut niveau d’enseignement, le manque d’emplois crée de la frustration. C’est pourquoi investir uniquement dans l’éducation et non dans le nombre d’emplois présente un risque pour la société. Des institutions permettant de faire correspondre l’offre en nombre de travailleurs et la demande sont donc nécessaires. En Europe, le problème inverse se pose. En effet, à cause du problème démographique, il y a de moins en moins de jeunes et l’offre est donc inférieure à la demande. Les représentants politiques doivent donc prendre en compte la réalité, en s’appuyant sur la mondialisation, les changements climatiques et démographiques, afin de créer un cadre réaliste et favorable pour chaque Etat et citoyen.

Y a-t-il un risque pour les travailleurs d’être remplacés par des robots dans le futur ?

D’après Mme Schmidt-Klau, la décision de remplacer certains postes par des robots est une décision politique, dont l’OIT doit assurer le cadre, afin de garantir des conditions idéales de travail. En outre, la technologie crée plus d’emplois qu’elle n’en détruit, et crée des emplois avec de meilleures conditions.

Quelles solutions peuvent être mises en place afin d’éradiquer le travail forcé ?

Tout d’abord, Mme Schmidt-Klau rappelle qu’ “Il n’y a pas d’excuse pour le travail forcé, pas de justification” et que celui-ci va à l’encontre de tous les principes de l’ONU. La solution possible pourrait être d’éduquer les enfants, afin qu’ils aillent à l’école au lieu de travailler, plutôt que d’interdire le travail forcé. Des solutions tripartites, prenant en compte l’avis du gouvernement, des travailleurs, et des employeurs, peuvent être envisagées. Cependant, elles débouchent souvent sur des solutions non concluantes, les avis des parties étant trop différents. Les politiciens ont une vision plus “réaliste”, ils ont conscience que les politiques radicales ou idéalistes sont difficiles à mettre en place.

Comment pourrait-on rendre les pays africains plus attractifs, sur le plan de l’emploi ?

Paradoxalement, la fuite des cerveaux (les travailleurs partent vers des pays plus développés) peut être une solution en quelque sorte, permettant au pays de rayonner à l’international. On ne peut pas s’attendre à ce que les pays d’Afrique créent autant d’emplois que les pays développés.

En quoi être informé sur la situation du marché du travail peut aider à prendre des décisions politiques ?

C’est ici que les employés de l’OIT interviennent. Ils se rendent dans les pays où se posent le plus de problèmes et aident à trouver des solutions, même si cela peut être difficile. Ici, les technologies peuvent grandement aider, en évaluant les impacts positifs ou négatifs des décisions politiques sur les populations. Les employés de l’OIT négocient alors avec les dirigeants politiques, les travailleurs et les employés, et s’accordent avec eux sur des solutions adaptées à leur pays. Ces solutions sont ensuite discutées dans les différents pays afin de trouver le meilleur moyen de les adapter à la légalité de chaque Etat. 

Finalement, l’intervention de Mme Schmidt-Klau a été très enrichissante pour l’ensemble des élèves présents, et leur a permis d’approfondir leur réflexion sur leur problématique, et d’enrichir leurs résolutions.

Noa Compte, Loan Nicot

Janine Berg, experte pour ILO4, comité sur l’Innovation.

L’Organisation Internationale du Travail (OIT) possède de nombreux experts dans le domaine de l’emploi, parmi eux, la spécialiste Janine Berg. Économiste principale de l’OIT, elle se préoccupe depuis 2002 des marchés du travail inclusif, des relations au sein du monde professionnel et des conditions de travail dans différents secteurs d’activité. Ayant également travaillé 3 ans aux bureaux de l’OIT au Brésil en tant que spécialiste de l’emploi, elle est aussi, à côté de son rôle essentiel, l’auteure de plusieurs livres et de nombreux articles portant sur le marché du travail. 

Son domaine d’intérêt actuel se porte sur les transformations dans le monde du travail et plus précisément sur les plateformes de travail numérique et la gestion algorithmique. De ce fait, ses centres d’intérêt rejoignent directement ceux du comité sur l’innovation, avec lequel elle traitera des opportunités de l’intelligence artificielle pour les emplois à venir mais aussi pour l’amélioration des conditions de travail. 

L’experte s’est prêtée à l’expérience FerMUN, et a durant une heure réagi aux résolutions envisagées au sein de l’ILO 4. Mme Berg a commencé son discours sur les transformations digitales dans le monde du travail et les impacts de l’intelligence artificielle. Les nouvelles avancées technologiques ont toujours amené des appréhensions dès leur création, il semble donc habituel que l’intelligence artificielle suscite des inquiétudes. Selon elle, un des grands dangers pour la population à l’heure actuelle est la désinformation.

Elle affirme que les pays les moins développés en termes d’infrastructures et d’économie devraient davantage combler leurs manques plutôt que de tenter de se rattacher à la transition. Elle évoque un problème de taille : la place des femmes sur le marché du travail risque d’être affectée par l’arrivée des nouvelles technologies au sein des entreprises. 

Néanmoins, elle ajoute que l’intégration des technologies au sein d’entreprises peut avoir de forts bénéfices notamment sur la qualité du travail. Il est d’une importance capitale que la transition technologique ne soit pas imposée de manière à contrôler les employés mais qu’il y ait plutôt une possibilité de retour « feedback » de la part des employés envers leur employeur. Les intelligences artificielles pourraient apporter une grande aide aux côtés des travailleurs, notamment dans le domaine de la santé. Pour le secteur artistique, la spécialiste estime qu’il ne se fera pas remplacer tout de suite : les personnes privilégient encore les concerts pour écouter de la musique en direct alors que des technologies pour les remplacer existent déjà.

De nouveaux types de métiers verront également le jour dans un futur proche, ces derniers contribueront à la diminution du chômage dans certains pays et ainsi au bien-être des individus.

Tessa Dupenloup

Martin Oelz, expert pour notre comité ILO2

Ce deuxième jour de conférence, l’ILO 2 a eu le plaisir d’accueillir l’expert Martin Oelz. Ce comité s’intéresse à l’égalité et aux discriminations dans le monde du travail.

Martin Oelz, avocat dans le droit humain, est spécialiste de la non discrimination et de l’égalité à l’ Organisation Internationale du Travail (OIT). L’expert a d’abord exposé  en quoi il est en charge. En effet, le monde du travail subit différentes formes de discriminations dues à la couleur de peau, à la culture, à la religion, à la langue, à l’âge, au sexe…

 L’OIT examine les statistiques et les institutions afin de déterminer si ces dernières fonctionnent ou non. Aussi, elle choisit les programmes de travail en se basant sur les droits fondamentaux.

 L’OIT a pour mission de mener à bien des objectifs tels que la reconnaissance des langues indigènes, l’égalité des revenus entre les femmes et les hommes.

Selon Martin Oelz, travailler à l’OIT est un privilège. Grâce à cela, il apprend en permanence et a la possibilité de collaborer pour monter des projets. 

Intéressés, les délégués de l’ILO 2 ont ensuite pu interroger Martin Oelz  lequel a répondu avec enthousiasme. Un délégué a par exemple demandé  : “Où  l’OIT se concentrait-elle en particulier ?”  C’est en fait en Amérique Latine que l’OIT est très présente, à cause d’une forte demande liée aux inégalités actuelles. 

Finalement, Martin Oelz a rappelé à quel point la pratique de différentes langues était importante.Bien qu’il ait conscience que cela ne manque pas au FerMUN. Il a enfin fait comprendre qu’il se tenait disponible pour éclairer les délégués sur d’éventuelles questions supplémentaires au cours de la journée. 

Pauline Compte

Jennifer Goodyear, experte pour le comité ILO1

Jennifer Goodyear est une experte américaine, et j’ai eu l’honneur de la rencontrer le 11 janvier et de l’accompagner à l’OIT 1.

L’OIT 1 est une commission qui traite des droits fondamentaux, à travers deux questions : « Comment renforcer les mesures de lutte contre l’esclavage moderne ? » et « Comment lutter contre le travail forcé des enfants ?

Jennifer Goodyear est attachée au travail à la mission des États-Unis. Elle travaille pour le ministère américain du travail, ce qui fait d’elle une spécialiste du travail.

 Elle a discuté de la résolution de l’OIT 1 pendant une heure et a fait de nombreux commentaires et observations, et a utilisé son expérience passée pour fournir de nombreux exemples. Pour Jennifer Goodyear, FERMUN est un projet très excitant et elle pense qu’il est très intéressant d’accueillir des adolescents à l’OIT à Genève car cela permet aux étudiants de découvrir les nombreuses façons dont les humains travaillent, et d’acquérir une expérience du monde du travail.

 Elle recommande aux délégués de faire de leur mieux pour ne pas être timides car chaque idée peut être à l’origine d’un débat.

Si elle pouvait donner un conseil pour la résolution, elle recommanderait d’être audacieux et d’aller de l’avant avec les idées de chacun.

Tout au long de notre discussion, elle a mentionné de nombreux points et répondu à nos questions. En voici quelques exemples :

Pour elle, le soutien à l’éducation et la prise de conscience du problème sont très importants, car lorsqu’il y a travail forcé des enfants, ceux-ci ne peuvent pas aller à l’école, apprendre des aspects importants de la vie et leurs opportunités sont limitées. Même si l’éducation des travailleurs en développement progresse, il est important de prêter attention à toutes les perspectives. 

L’OIT s’occupe des petits et des grands projets avec des partenaires et des organisations pour les appliquer rapidement. Elle a également déclaré que l’OIT a cinq obligations qui sont la liberté d’association et la reconnaissance effective du droit à la négociation collective, l’élimination de toutes les formes de travail forcé ou obligatoire, l’abolition effective du travail des enfants, l’élimination de la discrimination dans l’emploi et la profession, et le maintien d’un milieu de travail sain et sécuritaire. Elle a également mentionné qu’il faut s’assurer que la personne en face de soi est une victime de l’esclavage moderne et être toujours gentil et compatissant. Cependant, il est également essentiel de gagner sa confiance et de poser des questions comme «Où est votre passeport?».

Pour elle, le défi le plus difficile est que, souvent, lorsqu’il y a du travail forcé des enfants, c’est parce que les enfants doivent le faire pour subvenir aux besoins de leur famille. Parfois, les parents n’ont pas assez d’argent ou ne peuvent pas travailler, alors les enfants veulent aider. 

Il est également important de prendre soin de l’économie du pays lorsque vous lancez des projets. Elle pense que le gouvernement américain essaie de régler des problèmes autant qu’il peut, même si les problèmes ne sont pas nécessairement ceux des États-Unis. 

Pour elle, l’une des plus grandes solutions serait d’améliorer la situation économique des familles afin que les enfants n’aient pas à travailler. 

Cependant, si beaucoup de solutions sont proposées, le problème ne peut toujours pas être complètement résolu.

Merci à Jennifer Goodyear d’avoir répondu à toutes mes questions.

Elsa ROSNER

Jeudi 11 Janvier à l’ILO 1 : Vers des solutions concrètes contre l’esclavage moderne

La journée du 11 janvier à l’ILO 1 a été marquée par des débats intenses et productifs autour de la lutte contre l’esclavage moderne. La séance, lancée à 8h30, a été le début d’une journée pleine de discussions et d’idées grâce à  l’intervention d’une experte américaine qui a partagé son expérience et éclairé les participants sur les enjeux liés au travail forcé. Elle a notamment souligné la complexité de ces problèmes, autant que la possibilité de les résoudre en agissant concrètement sur le terrain. Une session de questions/réponses a suivi, impliquant la présidence, l’experte et les délégués . 

Le débat s’est ensuite concentré sur la première résolution, présentée par les employeurs australiens et le gouvernement indien. Cette résolution vise à renforcer les mesures contre l’esclavage moderne, l’exploitation sexuelle et le travail forcé, en mettant un accent particulier sur la situation en Asie et dans le Pacifique. Elle reconnaît l’importance des efforts de l’OIT et l’importance de législations robustes pour protéger les victimes et sanctionner les coupables.

La résolution propose une série de mesures:

  • Éducation et sensibilisation
  • Lutte contre le mariage forcé
  • Création de hotlines pour les victimes
  • Protection des travailleurs migrants
  • Renforcement législatif
  • Formation des autorités
  • Création de départements spécialisés
  • Campagnes d’éducation et réglementation du travail du sexe
  • Adaptation aux contextes économiques nationaux
  • Collaboration avec les ONG et mise en œuvre graduelle des lois

La journée a également été ponctuée par des amendements proposés par différents délégués, chacun visant à améliorer et affiner la résolution. Ces amendements ont couvert des sujets variés, allant de l’ajout de clauses spécifiques à la révision de formulations. Les débats ont été vifs, reflétant la diversité des points de vue et des priorités des participants.

Après des échanges constructifs et des ajustements, la première résolution a été adoptée, marquant un pas important dans la lutte contre l’esclavage moderne.

L’après-midi a vu le début des débats sur la seconde résolution, sur le renforcement des cadres juridiques et moraux pour lutter contre l’esclavage moderne, présentée par les travailleurs allemands et australiens. Cette résolution propose des mesures innovantes, telles que la création de l’UNLAC (organe de renforcement des droits fondamentaux et du travail décent) , des sanctions économiques et judiciaires, ainsi qu’une approche globale pour le soutien aux victimes. La seconde résolution sera adoptée.

Cette journée à l’ILO 1 a vu la détermination des participants à trouver des solutions efficaces contre l’esclavage moderne. L’adoption des deux résolutions démontre une volonté collective d’agir et d’apporter des changements significatifs dans ce domaine crucial des droits humains.

Ruben Buchot et Timothé Fournier