La fin d’un cauchemar ?

28 637 cas. 11 315 morts. Il s’agit là des nombres des victimes de la plus grande épidémie de tous les temps, Ebola. Depuis décembre 2013, l’Afrique de l’Ouest est touchée par ce virus qui se manifeste en tout premier en Guinée où un nourrisson est le premier de la longue liste de 2536 disparus. L’ampleur ensuite prise par la maladie y est sans précédent, jusqu’en octobre 2015 lors de l’annonce optimiste de l’OMS au sujet de l’éradication de l‘épidémie. Par ailleurs, alors que des résultats efficaces semblent être encourageant pour un vaccin, les habitants du Sierra Leone, absolument pas épargnés par le virus, commencent à apercevoir le bout du tunnel. En effet, après plus de 3955 morts ainsi que d’innombrables restrictions et consignes de sécurité, l’OMS a enfin déclarer le pays libre de la maladie le 7 novembre 2015, au plus grands bonheur des habitants soulagés et heureux de pouvoir chanter « Ebola bye bye ». Malgré le total alarmant de 4808 morts, qui fait de lui le pays le plus meurtrier, le Libéria réussi enfin à se défaire du terrible virus et achève ainsi la libération définitivement de l’Afrique le 14 Janvier 2016. Pour la première fois depuis 2 ans, l’Afrique de l’Ouest ne compte plus aucun cas d’Ebola.
Cependant, malgré le récent arrêt de la transmission du virus, des risques sont toujours potentiels: la réémergence du virus est possible chez les survivants, surtout à petite échelle. Par conséquent, la vigilance reste d’actualité face au relâchement imminent de la prudence des habitants. Par ailleurs, les conséquences du virus sont considérables notamment sur le plan économique. En moyenne, 50% du personnel des entreprises du Sierra Leone a été perdu depuis fin 2013, ce qui bloque la situation économique du pays. Le virus a eu un impact sur tous les secteurs d’activité, dissuadant les investisseurs et faisant fuir les expatriés et touristes. En effet, 5 avions atterrissent au Sierra Leone, contre 48 avant l’épidémie. D’autre part, les conséquences sur le plan social ne sont pas moindres: les survivants ayant perdus une grande partie de leur entourage sont stigmatisés, exclus et même rejetés par la société. Cette difficile réintégration dans la société est nourrie par le puissant sentiment de culpabilité qui engendre de nombreux troubles psychologiques. Les effets secondaire de la maladie, incurables, laissent les survivants impuissant dans leur pays détruit par le virus et délaissé par les ONG, quittant le pays à la fin de la crise. Les systèmes de santé et les surveillances sanitaires encore fragiles sont à ajouter à la longue liste de problèmes qui attend les survivants, pensant être enfin sortis d’un affreux cauchemar.

Noure Nahas