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Martin Oelz, expert pour notre comité ILO2

Ce deuxième jour de conférence, l’ILO 2 a eu le plaisir d’accueillir l’expert Martin Oelz. Ce comité s’intéresse à l’égalité et aux discriminations dans le monde du travail.

Martin Oelz, avocat dans le droit humain, est spécialiste de la non discrimination et de l’égalité à l’ Organisation Internationale du Travail (OIT). L’expert a d’abord exposé  en quoi il est en charge. En effet, le monde du travail subit différentes formes de discriminations dues à la couleur de peau, à la culture, à la religion, à la langue, à l’âge, au sexe…

 L’OIT examine les statistiques et les institutions afin de déterminer si ces dernières fonctionnent ou non. Aussi, elle choisit les programmes de travail en se basant sur les droits fondamentaux.

 L’OIT a pour mission de mener à bien des objectifs tels que la reconnaissance des langues indigènes, l’égalité des revenus entre les femmes et les hommes.

Selon Martin Oelz, travailler à l’OIT est un privilège. Grâce à cela, il apprend en permanence et a la possibilité de collaborer pour monter des projets. 

Intéressés, les délégués de l’ILO 2 ont ensuite pu interroger Martin Oelz  lequel a répondu avec enthousiasme. Un délégué a par exemple demandé  : “Où  l’OIT se concentrait-elle en particulier ?”  C’est en fait en Amérique Latine que l’OIT est très présente, à cause d’une forte demande liée aux inégalités actuelles. 

Finalement, Martin Oelz a rappelé à quel point la pratique de différentes langues était importante.Bien qu’il ait conscience que cela ne manque pas au FerMUN. Il a enfin fait comprendre qu’il se tenait disponible pour éclairer les délégués sur d’éventuelles questions supplémentaires au cours de la journée. 

Pauline Compte

Jennifer Goodyear, experte pour le comité ILO1

Jennifer Goodyear est une experte américaine, et j’ai eu l’honneur de la rencontrer le 11 janvier et de l’accompagner à l’OIT 1.

L’OIT 1 est une commission qui traite des droits fondamentaux, à travers deux questions : « Comment renforcer les mesures de lutte contre l’esclavage moderne ? » et « Comment lutter contre le travail forcé des enfants ?

Jennifer Goodyear est attachée au travail à la mission des États-Unis. Elle travaille pour le ministère américain du travail, ce qui fait d’elle une spécialiste du travail.

 Elle a discuté de la résolution de l’OIT 1 pendant une heure et a fait de nombreux commentaires et observations, et a utilisé son expérience passée pour fournir de nombreux exemples. Pour Jennifer Goodyear, FERMUN est un projet très excitant et elle pense qu’il est très intéressant d’accueillir des adolescents à l’OIT à Genève car cela permet aux étudiants de découvrir les nombreuses façons dont les humains travaillent, et d’acquérir une expérience du monde du travail.

 Elle recommande aux délégués de faire de leur mieux pour ne pas être timides car chaque idée peut être à l’origine d’un débat.

Si elle pouvait donner un conseil pour la résolution, elle recommanderait d’être audacieux et d’aller de l’avant avec les idées de chacun.

Tout au long de notre discussion, elle a mentionné de nombreux points et répondu à nos questions. En voici quelques exemples :

Pour elle, le soutien à l’éducation et la prise de conscience du problème sont très importants, car lorsqu’il y a travail forcé des enfants, ceux-ci ne peuvent pas aller à l’école, apprendre des aspects importants de la vie et leurs opportunités sont limitées. Même si l’éducation des travailleurs en développement progresse, il est important de prêter attention à toutes les perspectives. 

L’OIT s’occupe des petits et des grands projets avec des partenaires et des organisations pour les appliquer rapidement. Elle a également déclaré que l’OIT a cinq obligations qui sont la liberté d’association et la reconnaissance effective du droit à la négociation collective, l’élimination de toutes les formes de travail forcé ou obligatoire, l’abolition effective du travail des enfants, l’élimination de la discrimination dans l’emploi et la profession, et le maintien d’un milieu de travail sain et sécuritaire. Elle a également mentionné qu’il faut s’assurer que la personne en face de soi est une victime de l’esclavage moderne et être toujours gentil et compatissant. Cependant, il est également essentiel de gagner sa confiance et de poser des questions comme «Où est votre passeport?».

Pour elle, le défi le plus difficile est que, souvent, lorsqu’il y a du travail forcé des enfants, c’est parce que les enfants doivent le faire pour subvenir aux besoins de leur famille. Parfois, les parents n’ont pas assez d’argent ou ne peuvent pas travailler, alors les enfants veulent aider. 

Il est également important de prendre soin de l’économie du pays lorsque vous lancez des projets. Elle pense que le gouvernement américain essaie de régler des problèmes autant qu’il peut, même si les problèmes ne sont pas nécessairement ceux des États-Unis. 

Pour elle, l’une des plus grandes solutions serait d’améliorer la situation économique des familles afin que les enfants n’aient pas à travailler. 

Cependant, si beaucoup de solutions sont proposées, le problème ne peut toujours pas être complètement résolu.

Merci à Jennifer Goodyear d’avoir répondu à toutes mes questions.

Elsa ROSNER

Jeudi 11 Janvier à l’ILO 1 : Vers des solutions concrètes contre l’esclavage moderne

La journée du 11 janvier à l’ILO 1 a été marquée par des débats intenses et productifs autour de la lutte contre l’esclavage moderne. La séance, lancée à 8h30, a été le début d’une journée pleine de discussions et d’idées grâce à  l’intervention d’une experte américaine qui a partagé son expérience et éclairé les participants sur les enjeux liés au travail forcé. Elle a notamment souligné la complexité de ces problèmes, autant que la possibilité de les résoudre en agissant concrètement sur le terrain. Une session de questions/réponses a suivi, impliquant la présidence, l’experte et les délégués . 

Le débat s’est ensuite concentré sur la première résolution, présentée par les employeurs australiens et le gouvernement indien. Cette résolution vise à renforcer les mesures contre l’esclavage moderne, l’exploitation sexuelle et le travail forcé, en mettant un accent particulier sur la situation en Asie et dans le Pacifique. Elle reconnaît l’importance des efforts de l’OIT et l’importance de législations robustes pour protéger les victimes et sanctionner les coupables.

La résolution propose une série de mesures:

  • Éducation et sensibilisation
  • Lutte contre le mariage forcé
  • Création de hotlines pour les victimes
  • Protection des travailleurs migrants
  • Renforcement législatif
  • Formation des autorités
  • Création de départements spécialisés
  • Campagnes d’éducation et réglementation du travail du sexe
  • Adaptation aux contextes économiques nationaux
  • Collaboration avec les ONG et mise en œuvre graduelle des lois

La journée a également été ponctuée par des amendements proposés par différents délégués, chacun visant à améliorer et affiner la résolution. Ces amendements ont couvert des sujets variés, allant de l’ajout de clauses spécifiques à la révision de formulations. Les débats ont été vifs, reflétant la diversité des points de vue et des priorités des participants.

Après des échanges constructifs et des ajustements, la première résolution a été adoptée, marquant un pas important dans la lutte contre l’esclavage moderne.

L’après-midi a vu le début des débats sur la seconde résolution, sur le renforcement des cadres juridiques et moraux pour lutter contre l’esclavage moderne, présentée par les travailleurs allemands et australiens. Cette résolution propose des mesures innovantes, telles que la création de l’UNLAC (organe de renforcement des droits fondamentaux et du travail décent) , des sanctions économiques et judiciaires, ainsi qu’une approche globale pour le soutien aux victimes. La seconde résolution sera adoptée.

Cette journée à l’ILO 1 a vu la détermination des participants à trouver des solutions efficaces contre l’esclavage moderne. L’adoption des deux résolutions démontre une volonté collective d’agir et d’apporter des changements significatifs dans ce domaine crucial des droits humains.

Ruben Buchot et Timothé Fournier

Article sur la 6ème commission de l’OIT sur la solidarité.

La sixième commission de l’OIT sur la solidarité, présidée par Jasmine Benlechhab, Shirel Nakache et Dahlia Djelouah, a eu l’honneur de débattre dans une salle d’assemblée de l’OIT les 10, 11 et 12 janvier 2024. La commission tripartite bilingue était composée de 42 délégués représentant les travailleurs, les employeurs et les gouvernements de 14 délégations. Les délégués ont consacré leur temps à débattre de deux questions :  » Quelles politiques de solidarité adopter pour réduire le chômage ?  » et  » Comment développer l’Économie Sociale et Solidaire à l’échelle mondiale ? « .

Le débat a commencé par une session de lobbying sur la première question. Les délégués ont été invités à discuter de manière informelle, à former des alliances et à commencer à rédiger leurs résolutions. Deux résolutions ont vu le jour à la fin de la première journée. La première à être débattue a été soumise par le gouvernement brésilien et co-soumise par diverses délégations de travailleurs, de gouvernements et d’employeurs représentant le Brésil, le Cameroun, la Chine, le Guatemala, l’Inde, Kiribati, le Mexique, le Maroc, le Pakistan, la Russie et l’Arabie Saoudite. La deuxième résolution a été présentée par le gouvernement du Royaume-Uni et a été co-soumise par les autres délégations présentes.

Les débats se sont ouverts jeudi avec plusieurs discours pertinents prononcés par les délégations qui ont démontré leur passion et leur investissement en tant que délégués venus du monde entier, unis dans l’adoption de politiques de lutte contre le chômage. « Les résolutions présentées par les deux groupes contenaient des solutions uniques visant à réduire le chômage, telles que l’encouragement des échanges entre les universités et les entreprises afin de créer de meilleures opportunités pour les étudiants, ou encore la création d’une commission basée sur le secteur informel. 

Plusieurs amendements importants sont apparus au cours de débats passionnés, comme la proposition du gouvernement brésilien d’une sous-clause appelant à la création d’un programme innovant explicitement conçu pour éduquer et former les personnes âgées et handicapées, afin de les doter des compétences nécessaires pour s’intégrer dans le monde du travail et réduire le chômage. 

Le débat est devenu particulièrement animé lorsque les délégations ont discuté de la manière de procéder avec les subventions financières destinées aux chômeurs. De nombreux délégués, comme les travailleurs américains, ont souligné que des subventions et des systèmes financiers trop généreux pourraient être exploités et pourraient éventuellement décourager les chômeurs de chercher du travail.

Malgré ces arguments frappants, de nombreuses délégations ont farouchement défendu ces systèmes et subventions, notamment en raison de la stigmatisation et de l’exclusion sociale qui pourraient survenir si la mention de ces systèmes était supprimée de la résolution. Les travailleurs marocains ont notamment déclaré : « Nous ne pouvons pas laisser des humains, même s’ ils exploitent le système, à la misère ».

La deuxième question, concernant le développement de l’économie sociale et solidaire à l’échelle mondiale, a commencé à être discutée le jeudi soir, les délégués faisant du lobbying avec enthousiasme et attendant le débat formel du lendemain. Deux résolutions sont apparues en fin de soirée. Le débat a été encore plus passionnant que le précédent, avec des dizaines d’amendements, de discours et d’arguments convaincants prononcés tout au long du débat.

La délégation des employeurs du Mexique a proposé de supprimer les mots « aide humanitaire » d’une clause de la résolution, arguant qu’ils n’avaient pas leur place dans une telle résolution car « le modèle d’économie sociale et solidaire n’est pas une question de vie ou de mort ». Cet argument a été largement contesté par diverses délégations telles que les employeurs chinois, les gouvernements camerounais et même les travailleurs russes, qui ont insisté sur le fait que l’aide humanitaire est un aspect important de cette stratégie économique et qu’il serait contraire aux principes de la commission 6 de l’OIT, axés sur la solidarité, de la négliger. Cet amendement n’est donc pas passé.

En effet, les délégations ont dû faire face à des discussions animées, alors que de grandes questions se posaient : faut-il mettre l’accent sur la mise en œuvre de politiques par les nations individuelles et l’exercice de leur souveraineté, ou faut-il utiliser le multilatéralisme et travailler ensemble ? Plusieurs heures de discours enflammés, d’informations avides et de discussions intenses se sont écoulées le dernier jour entre plusieurs délégations, notamment les employeurs américains, les travailleurs mexicains, le gouvernement brésilien, les travailleurs russes et les employeurs camerounais. 

À la fin des débats, les délégués ont pris la parole pour prononcer des discours de clôture émouvants. Concernant la première résolution, le délégué des travailleurs américains a invité ses collègues à voter en faveur de la résolution en affirmant que « notre décision n’est pas seulement une décision économique, c’est aussi un choix moral. Nous faisons le choix de construire un monde où l’économie est au service de l’humanité, et non le contraire ».

Le travail acharné des délégués a porté ses fruits puisque les quatre résolutions débattues ont été adoptées par l’assemblée à une large majorité.

Marta Prokopchuk et Malo Lesprit

La 5e commission bilingue des jeunes dans le monde du travail

Présidée par Aurore STAMATIADIS, Emilie ESCOT et Ava TOUBOUL, la 5e commission a débattu au BIT de Genève, les 11, 12 et 13 janvier 2024. Le comité était composé de 46 délégués représentant 17 délégations. Ils ont débattu de deux problématiques qui étaient : « De quelle manière revaloriser les stages afin d’assurer aux jeunes un environnement de travail convenable et décent ? » et « Comment développer les programmes d’apprentissage pour lutter contre le chômage des jeunes ? »  

Suite à la phase de lobbying, deux résolutions ont été proposées pour la première problématique. La première a été présentée par la déléguée représentant les employés du Japon. Ses alliés étaient les gouvernements d’Arabie Saoudite, de la fédération de Russie, du Royaume-Uni, ainsi que les représentants des employés et employeurs de Chine et du Pakistan, des employés du Royaume-Uni, de Colombie et du Cameroun, des employeurs des Etats-Unis. Lors des débats ouverts, quelques doutes ont été émis de la part du représentant des employeurs chinois, qui était, dans l’ensemble, contre cette résolution. Après avoir discuté de l’application ou non de 18 amendements, 12 d’entre eux ont été adoptés.  Les débats ont ensuite été fermés, les discours pour (par les représentants des employés japonais, du gouvernement et des employés anglais) et contre (par le représentant des employeurs  du Maroc), ont été prononcés. Finalement, la résolution a été adoptée, avec 27 votes pour, 19 votes contre et 12 abstentions.   

Suite à ce premier temps de la conférence, nous avons questionné trois représentants : la porte-parole de l’alliance pour cette résolution, et deux autres délégués qui ont participé à la proposition d’amendements.  

Interview du gouvernement japonais: 

La déléguée de ce pays, qui a elle-même présenté le projet , se félicite de la simplicité avec laquelle cette première résolution a été dirigée. En effet, les différents acteurs se sont rapidement mis d’accord sur les clauses qu’ils voulaient voir apparaître. Elle a également confié qu’elle avait trouvé très intéressants les débats sur les amendements, qui étaient selon ses dires « intéressants de par leur flexibilité ». En ce qui concerne les débats sur la clause 6, qui aborde le sujet de la prise en charge du coût des stagiaires par l’Etat, la représentante est d’avis que le gouvernement doit participer pour moitié dans cette prise en charge.   

Interview de la déléguée représentant les employés du Royaume-Uni:

Celle-ci est satisfaite de ce qui a été mis en place, notamment sur la question des possibilités de travail pour les jeunes. Cependant, il y a certains amendements qui lui posent problème, les gouvernements cherchant à évincer les résolutions qu’elle tente de mettre en place. Cela vient peut-être des difficultés rencontrées pour trouver un point d’entente avec ses alliés. Cette résolution lui convient, malgré quelques points sur lesquels elle est en désaccord. Elle considère néanmoins que l’objectif d’instaurer plus de moyens pour les jeunes stagiaires est partiellement rempli.

Interview du représentant des employeurs des Etats-Unis:

La déléguée représentant les employeurs des Etats-Unis souhaite voir, suite aux débats, une baisse du taux de chômage des jeunes. Selon elle, cette résolution serait capable d’atteindre ce but en ajoutant quelques amendements. Cependant, elle tient également compte du fait qu’en tant  que pays développé, leurs intérêts et ressources varient beaucoup. Ils gardent une ouverture d’esprit  en ce qui concerne les amendements des pays en développement et la façon dont  ils pourront  aider et encourager cette résolution.

La seconde résolution a été présentée par l’employeur du Maroc. Ses alliés étaient le gouvernement du Brésil, du Cameroun, toute la délégation de la Colombie, de l’Inde, du Maroc, du Mexique et les employeurs de Russie. Les délégués ont discuté de 9 amendements, dont 8 ont été adoptés. Les débats ont encore une fois été animés, les discours pour et contre la validation de cette résolution prononcés et finalement, elle a été acceptée par la majorité, à 54 voix contre une.  

Suite à une seconde phase de lobbying,  deux  résolutions ont été proposées. 

La première, présentée par le gouvernement de Chine, réunissait les signatures du gouvernement et des travailleurs de France, des gouvernements de Chine, du Royaume-Uni, du Maroc, du Pakistan et du Cameroun, les gouvernements et les employés d’Arabie Saoudite et de la fédération de Russie, le gouvernement et le représentant des employeurs du Mexique et des employés d’Inde. 7 amendements ont été adoptés sur les 10 qui ont été débattus. Cette résolution a finalement été votée à 40 voix pour, 14 contre et une abstention. 

Enfin, la dernière résolution sur laquelle les représentants ont essayé de se mettre d’accord a été présentée par le représentant des employeurs des Etats-Unis. Les cosignataires étaient les gouvernements du Guatemala, Colombie, Cameroun, les représentants des employés et employeurs de Russie, du Maroc, des employés  du Mexique et du Royaume-Uni et gouvernement, employeurs et employés du Japon. 12 amendements ont été proposés, dont 8 adoptés.  Une motion pour diviser la question a ensuite été secondée: les représentants ont voté les clauses individuellement, ce qui leur a permis de voter une résolution qui convenait à la majorité.  

Eloïse GHESTEM, Julie CARVAILLO, Elisa DEVELAY.

Le Comité ILO 4, portant sur l’Innovation, a eu comme sujets principaux l’Intelligence artificielle (IA) et l’économie digitale.

Il a été le théâtre de débats passionnés et intenses durant ces 3 jours de conférence, avec des divergences de points de vue mais évidemment toujours dans le respect, malgré certains discours quelque peu véhéments.

Les deux problématiques abordées étaient : 

Comment protéger les travailleurs dont les emplois pourraient disparaître et comment utiliser l’IA pour améliorer les conditions de travail et permettre de nouvelles opportunités ?

L’économie numérique est-elle une voie vers des emplois plus nombreux et de meilleure qualité pour les jeunes ?

La première problématique a particulièrement divisé le comité ILO 4, avec des positions politiques variées et des avis différents quant aux mesures à adopter.

Certains délégués nous ont fait le plaisir de répondre à nos questions portant sur leurs positions et leurs idées concernant les résolutions, ainsi que les pays considérés comme alliés. Nous remercions ces délégués pour le temps précieux qu’ils nous ont accordé et qui nous a permis de mieux comprendre les dynamiques des différents pays ainsi que les différentes alliances qui se sont formées. C’est grâce à eux que nous pouvons vous apporter une vision claire et objective des débats qui ont eu lieu dans l’ILO 4.

Durant la phase de lobbying, plusieurs pays se sont rassemblés et au bout d’un certain temps, nous avons vu se former trois groupes différents qui ont finalement fusionné en deux groupes. Le premier a rassemblé principalement les Etats-Unis et la Suède, qui étaient pourtant en désaccord au départ, et le second était plutôt composé de la Chine et de plusieurs pays émergents, tels que le Mexique ou l’Eswatini. 

A la suite de la phase de lobbying, nous avons eu l’honneur d’écouter l’experte Janine Berg, économiste principale à l’Organisation Internationale du Travail. Son discours nous a révélé les dangers de l’intelligence artificielle sur le destin des travailleurs. Il a apporté aux délégués de nouvelles informations sur le sujet et Mme Berg leur a également fait l’honneur de répondre à leurs questions, avec beaucoup de patience et de gentillesse.

Suite au passionnant discours de Janine Berg, nous avons assisté à une phase de débat entre les différents Etats sur les clauses préalablement discutées, parfois dans un climat conflictuel, particulièrement entre le délégué du gouvernement chinois et celui des Etats-Unis. Les délégués se sont affrontés dans un débat sans merci, où la Chine a même demandé une motion d’excuse et de censure face à certains arguments agressifs d’autres délégués qui l’accusaient de nier les faits. 

Durant la phase d’amendements, le délégué des employeurs suédois a souhaité supprimer une clause, ce qui a provoqué un désaccord de la part du délégué du gouvernement suédois, faisant naître un nouveau débat entre plusieurs pays, tels que le Japon, le Royaume-Uni, les USA, ou encore l’Eswatini.

A la suite de la phase d’amendements, la résolution portée par la Chine a finalement été adoptée à la majorité absolue, suivie par la résolution des États-Unis.

La deuxième problématique, axée sur l’économie digitale, a donné lieu à deux résolutions, l’une présentée par le gouvernement indien et l’autre par les employeurs du Maroc. Toutes deux étaient fondées sur le partage des ressources, l’éducation des nouvelles générations, ainsi que l’aide aux pays moins développés, pour lesquels il existe un véritable fossé technologique par rapport aux pays à plus forte intensité de main d’œuvre. 

Avant d’entamer la phase de lobbying, certaines délégations ont eu l’occasion de présenter leur position, dont les travailleurs indonésiens, qui ont exprimé leur intérêt pour la création de lois visant à protéger les données et à favoriser la sécurité numérique. Le gouvernement du Guatemala a également partagé avec le comité son inquiétude en lien avec les nombreuses inégalités présentes dans le monde, qui sont d’après lui un facteur essentiel à prendre en considération durant le débat.

Deux groupes principaux se sont formé durant la phase de lobbying, l’un présidé par le gouvernement indien et l’autre par la délégation des travailleurs du Maroc. Les employeurs colombiens, signataires notables de la résolution portée par l’Inde, ont souligné leur besoin d’une aide des pays développés, motivé par un manque de ressources ainsi que par la nécessité d’améliorer leurs infrastructures, inadaptées à l’utilisation des outils numériques. A l’inverse, les employeurs du Royaume-Uni ont manifesté leur intérêt pour une éducation plus performante à la digitalisation, particulièrement dans le programme des études supérieures, bien qu’ils ne soient signataires d’aucune des deux résolutions. 

Après l’introduction de la première résolution (celle portée par l’Inde), plusieurs délégations se sont interrogé sur certains points comme l’origine et la fiabilité des fonds d’aide, la possible dépendance de la population aux grandes entreprises privées qui résulterait de l’adoption de cette résolution, ou encore la différence de niveaux entre les étudiants de pays développés et moins développés. Le débat ouvert a alors commencé officiellement avec un amendement du gouvernement du Royaume-Uni, soutenu par celui des Etats-Unis, demandant la suppression d’une clause sur l’établissement d’un salaire minimum pour les entrepreneurs indépendants. La délégation britannique a démontré une maîtrise solide du sujet en dénonçant le défaut juridique de la clause, toute notion de flexibilité, pourtant essentielle aux emplois indépendants, étant alors perdue. C’est après l’ajout de clauses en faveur des individus handicapés et promouvant l’inclusivité que cette résolution a été adoptée.

Le débat concernant la deuxième résolution, écrite par les travailleurs du Maroc, a toutefois été plus controversé. La légitimité des propos du gouvernement chinois a de nouveau été remise en question et le comité a eu de la difficulté à trouver un terrain d’entente. Le débat a tout de même donné lieu à des discussions fructueuses, notamment sur le support de technologies éthiques incluant des pirates informatiques « à casquette blanche ». La résolution a alors été adoptée, bien qu’avec moins d’enthousiasme que la précédente.

Lucile Fournier, Claire Chardin et Cyrielle Bouline.

La commission ILO3 sur l’environnement

Pour cette édition de FerMUN à l’Organisation Internationale du Travail, la commission ILO3 sur l’environnement est chargée de débattre de deux questions pendant 3 jours.

La première question débattue par les délégués est la suivante : « Comment limiter l’impact environnemental de la fast fashion ?” En effet, l’industrie de la mode rapide est l’une des industries les plus polluantes de notre monde. 

Lors de la première session de lobbying, les délégations ont discuté et créé des alliances afin de proposer deux résolutions. Plusieurs accords ont été conclus entre les délégués, notamment sur l’idée qu’il faut mettre fin à la fast fashion en procédant à des changements à un rythme lent ou continuer à vendre des produits de fast fashion, mais en essayant de modifier certains aspects de cette industrie afin d’en diminuer l’impact sur l’environnement. En outre, deux grandes alliances ont été formées au cours de la session de lobbying, avec des opinions divergentes sur l’aspect économique de la fast fashion.

Deux délégations ont réussi à présenter leurs résolutions. La première, présentée par la délégation du gouvernement chinois, visait à prendre de nouvelles mesures pour protéger l’environnement tout en reconnaissant les avantages économiques cruciaux de cette industrie. De nombreuses délégations ont co-soumis cette résolution car elles pensaient qu’elle leur apporterait des solutions innovantes.

De nombreux amendements ont été déposés par différentes délégations afin d’ajouter des détails et des clauses à la résolution pour qu’elle soit plus attrayante pour leur position et leur pays. Des amendements ont été facilement adoptés, comme celui présenté par la délégation du gouvernement australien afin d’ajouter des détails à la résolution et de permettre à toutes les délégations d’être plus efficaces. Cet amendement a été adopté par la majorité des délégations.

Dans l’ensemble, la plupart des délégations ont soutenu cette résolution qui a été adoptée à la majorité des voix. 

Quant à la deuxième résolution sur le premier thème, elle a été présentée par la délégation des travailleurs suédois et a suscité un débat intense avec les délégations du gouvernement chinois. Après un début intense, quelques amendements notables ont été apportés, notamment par la délégation roumaine, que la quasi-totalité de l’assemblée a approuvés.

Après tous ces débats passionnants, la résolution a été votée par la majorité des délégations et donc adoptée.

Cette étape a conclu le débat sur la première question qui a été suivie par la session de lobbying pour la deuxième question :  » Comment promouvoir les « emplois verts » sans pénaliser les employés dont le travail est nuisible à l’environnement ? « . Les délégués se sont partagés entre deux résolutions présentées par, d’une part, la délégation des travailleurs australiens et, d’autre part, la délégation du gouvernement rwandais.

Au cours du débat sur la deuxième résolution, la délégation du gouvernement australien a proposé un amendement visant à supprimer l’ensemble de la résolution, ce qui a donné lieu à de nombreuses discussions entre les délégués. En effet, cet amendement a provoqué un conflit important entre le gouvernement de la Chine et le gouvernement du Rwanda contre le gouvernement du Bangladesh. Finalement, cet amendement n’a pas été adopté.

En conclusion, les quatre résolutions proposées pour les deux questions ont été adoptées, ce qui montre à quel point toutes les délégations étaient déterminées à trouver un terrain d’entente et des solutions innovantes.

Mina DEGRUSON et Assan SANGARÉ

Collaboration mondiale sans précédent dans le cadre du comité OIT 2 pour lutter contre le racisme au travail

Au cours d’une session historique, le Comité 2 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT 2) a réuni des représentants de trente trois Etats pour aborder la question pressante du racisme au travail. Sous la présidence d’Adrienne Husny, Grace Baylis et Selma Surieux, le comité cherchait des solutions pour combattre le racisme et remettre en question les stéréotypes de genre dans le secteur tertiaire.

Le comité, composé de nations influentes telles que les États-Unis, la Chine et le Royaume-Uni, a reconnu la nécessité urgente d’agir face à la montée alarmante de la discrimination au travail, fondée sur les origines ethniques. La résolution menée par des porte-paroles de la Suède, a obtenu un soutien significatif de cosignataires tels que l’Allemagne, l’Arabie saoudite et l’Australie.

Les membres du comité ont souligné l’importance fondamentale de favoriser un environnement de travail inclusif, où la diversité ne soit pas seulement acceptée mais célébrée. Les interventions de divers délégués ont réitéré le sentiment selon lequel la discrimination au travail entrave la justice sociale et la paix mondiale durable.

Un des volets de la résolution qui a attiré une attention particulière concerne la création d’une instance de suivi au sein de l’OIT. Cette instance jouerait un rôle crucial dans la collecte d’informations, l’élaboration de lignes directrices internationales pour protéger les lanceurs d’alerte, et la réalisation de tests statistiques sur les entreprises pour analyser leurs réponses aux problématiques de discrimination.

L’un des aspects novateurs de la résolution est l’appel à la transparence des grandes entreprises concernant les écarts salariaux ethniques. Les entreprises de plus de 250 employés sont encouragées à divulguer les disparités salariales et pourraient faire l’objet 

Léa Mongenot et Kenza Zaulfikaraly

1er séance pour ILO 1 – Mercredi 10 Janvier 2024 – OIT , Genève 

L’Organisation Internationale du Travail a été le théâtre d’une belle première après-midi au sein du comité ILO 1, axé sur les droits fondamentaux du travail et l’esclavage moderne. Cette session a vu des interactions dynamiques entre les gouvernements, les syndicats, et les représentants patronaux, soulignant la complexité et l’urgence de ces enjeux mondiaux.

La séance a commencé par un échange de questions-réponses animé par la présidence pour briser la glace et mettre l’ambiance. À la suite, de nombreux gouvernements tel l’Indonésie, l’Inde et l’Allemagne ont prit la parole pour présenter leur texte de politique générale, mettant en lumière leur diverses perspectives sur la problématique : “Comment renforcer les mesures de lutte contre l’esclavage moderne ?” Chaque délégation a eu l’opportunité de présenter ses idées, avec des interventions entre gouvernements, syndicats et représentants patronaux.

Les délégués des droits fondamentaux ont entamé la première phase de lobbying a été consacré à la question du contrôle de l’esclavage moderne. Un travailleur japonais a suggéré la formation d’une coalition contre les gouvernements complices. Cette proposition a été notablement soutenue par les délégués chinois, qui étaient particulièrement bien préparés. La Chine s’est positionnée comme un pays en développement, exprimant son sentiment d’être entravée par les économies occidentales dépendantes de sa main-d’œuvre bon marché.  Barbados a mis l’accent sur l’éducation comme moyen de combattre l’esclavage moderne, soulignant l’importance d’investir dans le capital humain.

Après une pause bien méritée, les alliances se sont concentrées sur la sélection des sponsors principaux pour les résolutions. Les débats ont repris avec un lobbying renouvelé pour finaliser ces résolutions et affirmer son adhésion à une des deux résolutions. 

La première résolution, présentée par l’Indonésie, a vu le gouvernement indien et les travailleurs australiens comme déposants principaux. Cette proposition souligne l’importance de la collaboration internationale et des mesures concrètes pour lutter contre l’esclavage moderne.

La deuxième résolution a été portée par les États-Unis. On note également une alliance entre les travailleurs et le gouvernement indien, cherchant à négocier avec l’Arabie Saoudite pour un accord sur le travail en échange de ressources financières. Cependant, l’Inde semble préférer une approche alternative.

Les travailleurs et employeurs américains ont collaboré étroitement, tandis que le gouvernement rwandais a proposé la création d’un fonds de financement pour lutter contre l’esclavage et soutenir les familles les plus démunies. De son côté, Barbados a plaidé pour un fonds d’aide spécifique.

En résumé, lors de cette première après-midi de débat au sein du comité ILO 1, les délégations ont démontré un engagement profond et une volonté de collaborer pour trouver des solutions viables à ces problèmes urgents. 

Ruben Buchot et Timothé Fournier

Le Fonds de Solidarité de FerMUN

En parallèle de leur poste de responsables de la formation des admins, Suzanne et Alexandre gèrent le fonds de solidarité de FerMUN. Ce fonds permet d’aider les élèves en difficulté à financer leur voyage ainsi que les frais d’inscription liés à la conférence. Il est donc utilisé tant pour des élèves du lycée de Ferney-Voltaire que pour des jeunes de pays étrangers.

Différents projets ont été mis en œuvre pour répondre à cet objectif, notamment la vente de produits FerMUN que vous avez pu apercevoir lors de la conférence (pulls, tasses, gourdes, porte-clefs etc.). 

De plus, cette année, les deux membres du conseil ont organisé des ventes de gâteaux sur des marchés locaux, mobilisant de nombreux élèves membres de FerMUN. Ces ventes furent fructueuses, permettant à plusieurs élèves de se rendre à Genève et de participer à la conférence FerMUN 2024.

Kirsty Hogg, Carla Kishimoto, Eléa Gligorijevic