La 5e commission bilingue des jeunes dans le monde du travail

Présidée par Aurore STAMATIADIS, Emilie ESCOT et Ava TOUBOUL, la 5e commission a débattu au BIT de Genève, les 11, 12 et 13 janvier 2024. Le comité était composé de 46 délégués représentant 17 délégations. Ils ont débattu de deux problématiques qui étaient : « De quelle manière revaloriser les stages afin d’assurer aux jeunes un environnement de travail convenable et décent ? » et « Comment développer les programmes d’apprentissage pour lutter contre le chômage des jeunes ? »  

Suite à la phase de lobbying, deux résolutions ont été proposées pour la première problématique. La première a été présentée par la déléguée représentant les employés du Japon. Ses alliés étaient les gouvernements d’Arabie Saoudite, de la fédération de Russie, du Royaume-Uni, ainsi que les représentants des employés et employeurs de Chine et du Pakistan, des employés du Royaume-Uni, de Colombie et du Cameroun, des employeurs des Etats-Unis. Lors des débats ouverts, quelques doutes ont été émis de la part du représentant des employeurs chinois, qui était, dans l’ensemble, contre cette résolution. Après avoir discuté de l’application ou non de 18 amendements, 12 d’entre eux ont été adoptés.  Les débats ont ensuite été fermés, les discours pour (par les représentants des employés japonais, du gouvernement et des employés anglais) et contre (par le représentant des employeurs  du Maroc), ont été prononcés. Finalement, la résolution a été adoptée, avec 27 votes pour, 19 votes contre et 12 abstentions.   

Suite à ce premier temps de la conférence, nous avons questionné trois représentants : la porte-parole de l’alliance pour cette résolution, et deux autres délégués qui ont participé à la proposition d’amendements.  

Interview du gouvernement japonais: 

La déléguée de ce pays, qui a elle-même présenté le projet , se félicite de la simplicité avec laquelle cette première résolution a été dirigée. En effet, les différents acteurs se sont rapidement mis d’accord sur les clauses qu’ils voulaient voir apparaître. Elle a également confié qu’elle avait trouvé très intéressants les débats sur les amendements, qui étaient selon ses dires « intéressants de par leur flexibilité ». En ce qui concerne les débats sur la clause 6, qui aborde le sujet de la prise en charge du coût des stagiaires par l’Etat, la représentante est d’avis que le gouvernement doit participer pour moitié dans cette prise en charge.   

Interview de la déléguée représentant les employés du Royaume-Uni:

Celle-ci est satisfaite de ce qui a été mis en place, notamment sur la question des possibilités de travail pour les jeunes. Cependant, il y a certains amendements qui lui posent problème, les gouvernements cherchant à évincer les résolutions qu’elle tente de mettre en place. Cela vient peut-être des difficultés rencontrées pour trouver un point d’entente avec ses alliés. Cette résolution lui convient, malgré quelques points sur lesquels elle est en désaccord. Elle considère néanmoins que l’objectif d’instaurer plus de moyens pour les jeunes stagiaires est partiellement rempli.

Interview du représentant des employeurs des Etats-Unis:

La déléguée représentant les employeurs des Etats-Unis souhaite voir, suite aux débats, une baisse du taux de chômage des jeunes. Selon elle, cette résolution serait capable d’atteindre ce but en ajoutant quelques amendements. Cependant, elle tient également compte du fait qu’en tant  que pays développé, leurs intérêts et ressources varient beaucoup. Ils gardent une ouverture d’esprit  en ce qui concerne les amendements des pays en développement et la façon dont  ils pourront  aider et encourager cette résolution.

La seconde résolution a été présentée par l’employeur du Maroc. Ses alliés étaient le gouvernement du Brésil, du Cameroun, toute la délégation de la Colombie, de l’Inde, du Maroc, du Mexique et les employeurs de Russie. Les délégués ont discuté de 9 amendements, dont 8 ont été adoptés. Les débats ont encore une fois été animés, les discours pour et contre la validation de cette résolution prononcés et finalement, elle a été acceptée par la majorité, à 54 voix contre une.  

Suite à une seconde phase de lobbying,  deux  résolutions ont été proposées. 

La première, présentée par le gouvernement de Chine, réunissait les signatures du gouvernement et des travailleurs de France, des gouvernements de Chine, du Royaume-Uni, du Maroc, du Pakistan et du Cameroun, les gouvernements et les employés d’Arabie Saoudite et de la fédération de Russie, le gouvernement et le représentant des employeurs du Mexique et des employés d’Inde. 7 amendements ont été adoptés sur les 10 qui ont été débattus. Cette résolution a finalement été votée à 40 voix pour, 14 contre et une abstention. 

Enfin, la dernière résolution sur laquelle les représentants ont essayé de se mettre d’accord a été présentée par le représentant des employeurs des Etats-Unis. Les cosignataires étaient les gouvernements du Guatemala, Colombie, Cameroun, les représentants des employés et employeurs de Russie, du Maroc, des employés  du Mexique et du Royaume-Uni et gouvernement, employeurs et employés du Japon. 12 amendements ont été proposés, dont 8 adoptés.  Une motion pour diviser la question a ensuite été secondée: les représentants ont voté les clauses individuellement, ce qui leur a permis de voter une résolution qui convenait à la majorité.  

Eloïse GHESTEM, Julie CARVAILLO, Elisa DEVELAY.