Comment les Nations Unies garantissent-elles la liberté de la presse ?

Le 3 mai est la Journée internationale de la liberté de la presse. C’est l’occasion idéale pour revenir sur les différentes actions entreprises afin de protéger les journalistes.

« La presse est le seul rempart contre la tyrannie », affirmait George Washington. Cette citation met en lumière l’importance d’une presse indépendante, aussi bien sur le plan économique qu’idéologique. Pourtant, la liberté de la presse recule partout dans le monde. Selon Anne Bocandé, directrice éditoriale de Reporters sans frontières (RSF), « sans indépendance économique, il n’y a pas de presse libre ». Or, de plus en plus de médias sont rachetés par des investisseurs qui en profitent pour diffuser leurs idéologies. À cette problématique économique s’ajoute celle de la sécurité des journalistes : en 2024, 122 journalistes ont été tués dans l’exercice de leur métier. Selon l’UNESCO, « 86 % des crimes commis contre des journalistes restent impunis », et plus de 1 700 journalistes ont été tués au total. Comment, dès lors, garantir un journalisme libre, alors que même des pays comme les États-Unis sont désormais classés comme « problématiques » par RSF, chutant à la 57e place dans le classement mondial de la liberté de la presse ?

Tout d’abord, l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) a mené des actions de sensibilisation. L’une des principales est la création, en 1991, de la Journée internationale de la liberté de la presse, à la suite de la Déclaration de Windhoek. Cette journée vise à sensibiliser la population mondiale aux risques encourus par les journalistes, pour garantir un accès global à l’information. Elle a également conduit à la création du Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano, du nom d’un journaliste colombien assassiné pour avoir dénoncé l’infiltration de Pablo Escobar dans la politique. Ce prix récompense chaque année une personne, une organisation ou une institution œuvrant en faveur de la liberté de la presse.

Mais qu’est-ce que la Déclaration de Windhoek ? Rédigée en mai 1991 par une soixantaine de journalistes africains à l’issue du Séminaire pour le développement d’une presse africaine indépendante et pluraliste, organisé par l’UNESCO et les Nations Unies, cette déclaration est souvent considérée comme le point de départ des textes adoptés en faveur de la liberté de la presse. Elle a déclenché le « processus de Windhoek », un mouvement de prise de conscience mondiale des conditions d’exercice du journalisme. Parmi les conséquences concrètes de ce processus figurent :

  • La création du réseau d’alerte mondial International Freedom of Expression Exchange (IFEX), qui signale les violations des normes internationales et soutient les journalistes en danger ;
  • Le soutien du Programme international pour le développement de la communication (PIDC), qui aide les médias à préserver leur indépendance financière.

Les Nations unies ont également adopté un Plan d’action pour la sécurité des journalistes et la question de l’impunité. Celui-ci repose sur six axes : la sensibilisation, la définition de normes internationales, la mise en œuvre de politiques spécialisées (ayant déjà permis de renforcer la législation dans plus de 50 pays), le suivi et l’établissement de rapports, le renforcement des capacités de protection et d’assistance juridique, ainsi que la recherche. Ce plan a aussi conduit à la création de la Coalition pour la sécurité des journalistes (CSJ), qui favorise la coopération internationale pour lutter contre l’impunité.

Enfin, un partenariat avec l’Institut Bonavero des droits de l’Homme (Université d’Oxford) a permis la mise en place de formations en ligne (MOOC) à l’échelle mondiale, portant sur la liberté d’expression et la sécurité des journalistes. Ces formations, destinées aux acteurs judiciaires, ont débuté en mai 2021. Elles ont notamment permis une meilleure compréhension des cadres juridiques et la préparation d’études de cas, y compris sur les violences genrées visant les femmes journalistes. À la suite de ce MOOC, 23 000 acteurs judiciaires et représentants de la société civile, issus de 150 pays, ont été formés.

En conclusion, l’UNESCO collabore avec de nombreux acteurs étatiques et privés pour défendre la liberté de la presse et protéger les journalistes. Le danger auquel ces derniers sont exposés est mondial : on peut citer Juan Dayang, assassiné le 13 mai aux Philippines, ou encore Hilmi Al-Faqawi et Ahmed Mansour, tués par des frappes israéliennes dans la bande de Gaza le 7 mai 2025. La liberté de la presse reste donc un combat urgent et fondamental pour les droits humains.

Elio DO VALE MARTINS

FerMUN 2026 : au cœur du processus de sélection des présidents de comité

Lorsque l’assemblée est en plein débat et qu’un délégué lance soudainement : « Motion pour passer à la procédure de vote ! », un « Secondé ! » général retentit. À ce moment-là, tous les présidents de comité échangent un regard mêlé de panique et d’incertitude. Mais un simple hochement de tête de Manon Grivotet, alors Secrétaire Générale en charge de leur formation, suffit à les rassurer. L’un d’eux prend une inspiration et annonce d’une voix ferme: « Nous allons donc à présent passer à la procédure de vote. » Lors de la plénière finale de la résolution de FerMUN 2025, quatorze présidents en apprentissage, ayant passé avec succès la première étape du processus de sélection, ont eu l’opportunité de faire leurs preuves face à l’assemblée lors du débat ouvert puis lors du débat fermé, épaulés par les quatre présidents titulaires déjà confirmés.

Une formation exigeante, un engagement total

Être président de comité à FerMUN ne s’improvise pas. Au cœur de la simulation onusienne, les présidents de comité ont un rôle clé : encadrer les débats, garantir la procédure, maintenir un rythme, tout en restant à l’écoute des délégués. Pour FerMUN 2026, le processus de sélection a été une fois encore rigoureux. Encadrés par Manon Grivotet, les candidats à la présidence ont d’abord suivi une première phase de processus de sélection. Ensuite vient la mise en situation réelle : lors du débat de la résolution de  FerMUN 2025, ces élèves ont pu s’exercer dans les conditions du direct, en co-présidant une assemblée remplie de muners.

Une formatrice engagée aux côtés des présidents

Pour Manon Grivotet, ce rôle de mentor est une évidence. Elle confie : « C’est très important pour moi de les accompagner dans leur formation parce que j’ai eu l’immense chance d’avoir moi-même reçu des conseils et des connaissances de notre ancienne DSG Chair Jasmine. J’espère pouvoir leur apporter mes connaissances basées sur mon expérience et celles d’autres présidents, et être à leurs côtés tout au long de la préparation et de la conférence. Je suis sûre qu’ils vont aussi m’apporter une vision nouvelle du rôle de présidente, et j’ai hâte de nouer des liens forts avec eux ! »

Une équipe de présidents expérimentés pour guider les nouveauxCette année, quatre élèves ont été désignés comme présidents titulaires :
Leya Petitjean, Lena Quéguiner, Filip Drozd et Jasmine Eugene, dont l’expérience et la rigueur servent de référence. À leurs côtés, les quatorze élèves en apprentissage forment une promotion prometteuse, déjà confrontée aux responsabilités d’un comité : Blaise , Maya , Eulalie , Elisa , Charlotte , Grégoire , Laurent , Clara , Mathilda , Hanae , Nicky , Typhaine , Harriet et Aimie.
Ces apprentis présidents devront encore faire leurs preuves dans les mois à venir, notamment lors du MockMUN, où la présidence des comités leur sera confiée. Une sélection finale sera opérée à la fin de l’année scolaire, avant la conférence FerMUN 2026. Pour eux, l’objectif est clair : incarner la neutralité, la bienveillance et la maîtrise qui font la réputation des présidences FerMUN. Plus qu’un rôle, une responsabilité.