La Crise de Réfugiés et la Rhétorique

Ce matin, un orateur du Comité International catholique de la migration dans la salle de conférence UNHCR a présenté un point intéressant au sujet de l’ambigüité de la langue utilisée pour faire référence à des éléments de la crise de réfugiés et particulièrement, l’importance de distinguer les faits de la rhétorique. L’amalgame fréquent entre la crise des refugiés et les syriens qualifiés de « migrants », ou pire, d’ « immigrants illégaux» m’a souvent exaspéré. Cette définition est primordiale. L’intervenant a constaté que l’assemblée générale des Nations-Unies avait été très claire sur le fait que les termes à utiliser pour faire référence à ce peuple désespéré devaient être des immigrants « en situation irrégulière » , et non pas « illégaux » , ainsi que des « refugiés » et  des « demandeurs d’asile ».  La Convention du 28 juillet 1951 concernant la protection des réfugiés ne peut pas mise en place ou avoir une quelconque efficacité si le langage utilisé ne fait pas référence directement au « refugiés ». L’usage libre et facile du mot « migrant » dans ce cas entraîne, de manière dangereuse,  l’utilisation de polémique et rhétorique, langage qui n’a aucun effet positif sur l’unification de la communauté internationale ou qui n’inspire aucune sorte de réaction solidaire face à la crise : au contraire, celui-ci est bien utile aux politiques, à la xénophobie et à la discrimination. Le fait de distinguer les mots utilisés quand nous faisons référence aux êtres-humains dans des situations horrifiantes, est bien plus insidieux et bien plus important que beaucoup ont conscience. Nous ne « devrions » pas aider, nous « devrons » aider.

Grace Caroll